[France Culture, 30 mai 2001]
À l’occasion de la sortie de son livre Le dit du brut, Francis est reçu par Pierre Assouline. Écouter en ligne »
 


[Décharge, Alain Kewes]
 « Un tableau n’est pas plus l’œuvre d’un fou qu’il n’est l’œuvre d’un usager du métropolitain ou d’un amateur de baguette bien cuite. Telle est la thèse défendue, non sans arguments, ni véhémence […] De fait, le livre n’est pas qu’un simple essai sur l’art : il se nourrit d’une expérience troublée et troublante mise en perspective avec une ironie amère. »
 


[Annie Chastagnol, « De la peinture à l'écriture », Ivry ma ville]
« Francis Bérezné, peintre et sculpteur ivryen, est un artiste fragile. Rare, parce qu'il s'est perdu, pendant des années, dans les méandres de la folie, ce qui lui a valu d'être interné à plusieurs reprises. « Dubuffet a enfermé l'art des fous dans un musée - celui de Lausanne - comme on enferme leur personne dans les hôpitaux psychiatriques » aime-t-il à dire. Cette réflexion, Francis Bérezné l'a prolongée par une autre forme artistique : l'écriture. Le dit du brut, son second livre, est autant l'évocation d’une période perturbée de sa vie que l'expression d'une saine colère contre le sort fait à l'Art brut, dissocié de l'art savant et exposé dans un musée particulier. La définition de L'Art brut donnée par les dictionnaires (art des autodidactes, des marginaux, des fous… échappant aux normes de ce que le jugement social reconnaît comme l'art) le fait bondir. « Pourquoi faire des distinctions, des jugements de valeur ? L'Art brut est rudimentaire mais savant et authentique. C'est l'expression de la pulsion créatrice à l'état pur. Je n'ai pas étudié l'art dans une école. J'ai été assistant aux Beaux-Arts. J'ai travaillé avec des mosaïstes, des peintres, des sculpteurs. J'ai cherché ma trajectoire. Je pense que si on fait une école, il faut se débarrasser de son savoir pour faire son expérience. » Francis Bérezné poursuit sa trajectoire. […] »