[Santé mentale, Albane Salleron]
 […] Jeune homme sans domicile fixe, sans repère, le narrateur squatte, après plusieurs mois d’errance, cette petite maison jaune, sur une île, en Normandie, il « entre enfin » quelque part, presque chez lui […] Écrire lui permet de savoir quoi penser de ce passé. Il écrit des rêves car le réel s’apparente parfois confusément à l’irréalité. Ces rêves qui raccrochent encore un pauvre type à la vie. Et chaque jour il s’attable à son bureau de fortune, associant magnifiquement l’écriture au dessin. Son écriture est liée à ce qu’il voit, plus qu’à ce qu’il entend. Ses voisins sont ses amis, il veille à cette amitié, à sa façon. « Quand les vivres me manquent, je vais dans leur frigo », un fil rouge relie sa maison à la leur ; sans l’aide de ses saints patrons, que devenir ? Pourtant, parfois, ils lui ferment la porte au nez, ne voulant plus qu’on les dérange malgré leur maison si accueillante. Progressivement, il devient fou de solitude. […] À travers ce texte pudique, sensible, on suit avec netteté le décrochage psychologique du narrateur.