[Le Dauphiné, Roger Favier, 6 février 2000]
 Ses rêves bleus sont d’une telle sensibilité, d’une telle sincérité, qu’ils méritent bien d’être sortis de leur « classeur à part » pour être lus, sentis et écoutés au grand jour. C’est là, dans la lumière et ses jeux, qu’ils prouveront leurs plus belles teintes et les richesses de leurs nuances.
 


[Décharge, mars 2000]
 D’abord un traité de poésie avec cet extrait : un bon vers doit avoir du goût/pour les cendres. C’est vrai, comme dit la « quatrième », que Gandebeuf serait à classer du côté de Prévert, Queneau, Laforgue ou Max Jacob. Je ne reprends que quelques titres très indicatifs : L’encre parabole, L’amour est un fjord, Verrouillez les culasses, L’autoroute à fleurs, Mémoires d’un cheval jambon, Les armoires de l’herbe, Pensées pagaille, Le bonheur n’a pas de dents, Un sac de peur doublé peau, Rame misère, Le devenir bleu pour revenir au titre général. De même Jean-Pierre Gandebeuf.
 


[Christian Degoutte, Verso, n° 110, mars 2000]
 La 4e de couverture dit qu’il faut ranger Gandebeuf avec Laforgue, Prévert et Queneau. Assez bien défini. Gandebeuf ne s'embarrasse pas (apparemment car j'imagine qu'en secret il est comme les autres) de pinaillages d'écriture et file droit sur ce qu'il veut dire. Cela donne des poèmes « simples » (comme l'on dit de ces plantes qui adoucissent bien mieux les maux que certaines grandiloquences de fleuriste) qui recourent à la tendresse, l'ironie ou la colère pour dire ce qui fait notre aujourd'hui. La tendresse pour les êtres vivants (humains et jardins) : l'ironie pour ne pas se bercer d'illusions, garder les yeux ouverts ou pour apprendre aux autres à les ouvrir. La colère pour dire ce que quelques-uns font du monde en notre nom. Quelques exemples : « À l’œil nu / on voit bien que l'étang / ne parle rien dessous // quelques hérons cendrés / tombés de l'impériale » ou « Lorsqu'elles s'en vont / les lèvres / explorer le vivant // comme des vasques de pluie // personne / absolument personne / n'indique le chemin » ou « ils jouaient leur vie crânement / à la roulette du sang / puis ils entraient d'un pas léger / dans une boutique de tailleur / et criaient // pour la mort / quelque
 chose de large ». Bonne lecture.