[Nathalie Garbely, viceversalitterature.ch, 07 déc. 2016]
 « Il « nous » embarque, lui, le « paysan [qui]"descend de la montagne », ce « barbu » aux « mains rugueuses » qui a des yeux pour tous les corps de femmes. […] Jean-Pierre Rochat déploie son talent de raconteur avec un mordant réjouissant. Dans La Nuit de la nouvelle, il transpose le recueil de contes à l’époque des festivals littéraires. À la façon d’un descendant de Shéhérazade de tendance anarchiste, mû par le désir sexuel et le plaisir, il construit le récit d’une lecture publique, dans lequel s’emboîtent plusieurs micro-nouvelles. […] Quittant peu sa ferme située sur une autre montagne, le personnage porte sur tout et sur tous un regard « étonné ». Sur certains sujets, on ne la lui fait pas. Sur d’autres, il est parfaitement naïf. Avec son ingénuité d’outsider et son goût des rencontres, il est souvent surpris. Observateur, il se sait également observé : son franc-parler, la rudesse de ses manières et de sa silhouette détonnent. Ils suscitent curiosité, enthousiasme ou rejet. […] La description de la manifestation est pleine de
 bienveillance. […] Le plaisir qui saisit l’auditeur est également le moteur de l’écrivain […] Ce désir physique est omniprésent dans le récit. Il en est le fil constructeur. Il donne lieu à des scènes de séduction, de connivence, de jouissance aussi, et ce aux différents niveaux du livre. […] Lorsque, à la fin de ce week-end littéraire, revenu de cette « poya des écrivains », l’écrivain-paysan rentre chez lui, il lit dans leurs yeux le scepticisme de ses animaux envers cette joute des
 « amours-propres ». »