[Michel Martinelli, Encres vagabondes, 7 mai 2024.]
« Un cadre géographique précis, une région circonscrite au Nord, au Pas-de-Calais, à la Belgique, Lille, Ypres. Un vécu recherché par une mémoire en quête, grosse d’interrogations, émerge, non exhaustive, malgré tout minutieuse. […] Un vécu principalement imprégné d’images […] Le décor est planté, la caméra enregistre et fait le point. La mémoire encode le passé et, sollicitée, restitue les actions, les lieux, les personnes. Elle scintille un instant d’une clarté fugitive. La revenante déambule seule, la sociabilité gît maintenant en souvenir, en souffrance. La ville respire, vit, grandit, engloutit. “Le retour serait une lente remontée des sensations autrefois ressenties, chacune d'elles suscitant une émotion partielle qui en réveillerait d'autres…” L’écriture et la mémoire ; la mémoire volatile suppléée par l’écriture. Devenue trace immémoriale, elle devient le support le plus assuré à ce jour […] Françoise Gérard parcourt minutieusement l’urbanité de Lille et ses environs. Elle choisit un vocabulaire imagé, sensitif, mental pour nous en faire humer l’atmosphère chaleureuse si singulière, comme son écriture, […] Elle nous dispose à cheminer dans ces paysages et ces villes du Nord et du Pas-de-Calais. Un travail de mémoire délicat avec son lot de nostalgie qui, également, renvoie quasiment à notre fragilité humaine […] Françoise Gérard ne nous invite-t-elle pas, aussi, à apprécier le présent ? »


[E.M. et T.R., Les Notes, 03/04/24] « Elle décide de rouvrir la porte de son passé, et d’effectuer un voyage mémoriel. […] Ce court récit de Françoise Gérard se présente comme un recueil de souvenirs, tel un album d’images successives du quotidien simple et nostalgique du monde de son enfance. Ces chroniques douces-amères de villes et villages de la région du Nord forment un récit imagé et plein de charme d’antan. Le lecteur, spectateur et observateur d’un monde disparu, comme immergé dans un film, se laisse prendre par le style de l’auteur, poétique et nostalgique. Le récit dense confronte et superpose ancien et nouveau monde, posant des questions en prise directe avec l’histoire de chacun. Qu’avons-nous abandonné et gardé de nos souvenirs pour construire notre propre vie ? »