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Danielle Auby, Brumes sur le détroit
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Sur le site Internet d’une association hollandaise défile une liste de quatre mille morts, la plupart inconnus, hommes, femmes et enfants qui ont voulu émigrer et se sont noyés dans les douves de la forteresse Europe. C’est le point de départ de ce texte qui n’est pas un roman, ni un reportage, pas plus qu’une analyse ou un message politique, mais plutôt une prière profane, un hommage rendu aux morts, une forme d’espoir, celui que la liste d’Internet cesse un jour de s’allonger. « Il y en a un qui court toujours, s’en est sorti, a nagé, a atteint la côte, sain et sauf, a échappé au détroit, à la liste. Il court à travers les pays. L’Espagne, la France, il court. On entend son souffle pff, pff, et le bruit mat de ses semelles pff, pff, sur l’asphalte des routes. Personne ne peut l’attraper. Il double les villes, traverse les banlieues, choisit les parcours. Et les papiers ? Non, rien, personne ne demande les papiers d’un coureur. D’autres l’imitent au risque d’éventer le truc. Courir, maintenant, on va soupçonner ceux qui courent. À force, tant de coureurs remontent que l’on a fait des statistiques, des graphiques dans des revues. » |
Adam Biro, Karin Biro-Thierbach, Toi et moi je t’accompagne
Entre Königsberg et Kaliningrad, nous cherchons de l’ambre et des racines
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À la recherche d’un passé perdu, le temps d’un voyage, Adam Biro et sa femme Karin tiennent un journal à deux voix, tête-bêche. Lui écrit en français, elle en allemand, sa langue maternelle, dont le texte est traduit. Ils nous content une plongée dans l’histoire édifiante de Koenigsberg devenue l’enclave russe de Kaliningrad. De la colonisation germanique à l’occupation soviétique, cette ville fut et reste marquée par la haine. Pogroms, exécutions sommaires, déportations massives s’y sont succédé jusqu’à l’éradication totale du passé. Les commentaires de photos que nous ne voyons jamais décrivent des champs de ruines au milieu desquels ont repoussé des barres d’immeubles staliniennes désormais déglinguées, trouées, rafistolées… « Tu n’as rien vu à Kaliningrad », comme à Hiroshima : parce qu’il n’y a plus rien à voir. Dans le cours de son récit s’imposent à Karin les liens inconscients unissant le judaïsme de son mari, son histoire individuelle et l’Histoire collective du XXe siècle. |
Adam Biro, Loin d’où revisité
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Budapest, New York, Genève… Au fil des textes, d’un lieu, d’une date à l’autre, apparaît un personnage inlassable, à la fois optimiste et désabusé, tantôt acteur, tantôt témoin d’un quotidien émouvant, tragique, dérisoire. « Tous les ministres de l’intérieur devraient, obligatoirement et de par la loi, faire un stage de réfugié (politique, économique, ethnique, religieux, peu importe) sans argent et sans papiers, mais surtout sans papiers, ou alors avec des papiers maladroitement falsifiés, dans un pays étranger avant de prendre possession de leur portefeuille, de leur fauteuil, de leur chaise roulante, de leur chaise à bascule, de leur chaise à porteurs, de leur chaise percée, de leur chaise électrique, de leur Père-Lachaise, de leurs sbires, de leurs prérogatives, prébendes, avantages en nature et contre nature, du pouvoir ! oh, du pouvoir ! Ce stage coercitif et parfaitement antidémocratique pourrait aussi être imposé aux policiers, en tenue, en civil et entre les deux. » |
Adam Biro, La toile aux vanités
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Le peintre et homme d’affaires Andor Berki remémore dans ce recueil de nouvelles avec sa modestie proverbiale les célébrités qu’il a rencontrées et qui l’ont marqué, façonné : Rembrandt, Vermeer, Monet, Atatürk, Charlot, Doris Day, le Membre ou Dieu. Au passage, il raconte comment il a amassé son immense fortune et l’usage qu’il en a fait. Et la fin du volume reprend l’étude sémio-linguistique du début : comment se rendre à Tours, à Romorantin ou dans le Vercors en dépit de l’obstruction de l’invisible préposée numérique assise dans le répondeur de la SNCF qui ne comprend pas les r tels qu’on les roule en Hongrie. « Une grande pièce, deux toiles. Sur le mur de droite, un autoportrait de Rembrandt. L’un des plus beaux. Rembrandt vieux. Il ne se faisait pas de cadeau. Bien au contraire. Regardez comme je suis vieux et laid. Mes yeux, tristes, pétillent d’intelligence. J’ai compris toute la misère du monde. D’ailleurs, j’y ai participé largement. Les femmes, l’argent, la renommée, la gloire. Notre place dans ce monde. J’ai compris tout cela, et malgré cette compréhension, je n’ai pas été à la hauteur, je n’ai pas été différent de vous. Que d’erreurs. Je n’ai pas pu, ou pas voulu, résister. Aux femmes, à l’argent. À l’attrait de la renommée. À la grossièreté de la réussite, à sa vulgarité. Même moi. […] – Assieds-toi, m’a dit Rembrandt. J’ai demandé la permission de prendre un fauteuil. En face de la peinture. En face du peintre. M. de Lesenseigne a discrètement quitté la pièce. J’ai ramassé mon courage au creux de mon estomac. – Vos Trois arbres… Maître… Tout y est. Moi aussi, j’aimerais, comme vous… L’art, votre technique, le travail des mains, des yeux et aussi du cœur, le savoir-faire, taille et contre-taille, le talent, et aussi le sujet, la vie des gens, le pêcheur, l’arrière-pays, et l’amour, les amants cachés dans le feuillage, le ciel au-dessus. Et l’Au-delà… […] Vous êtes le philosophe assis dans le noir sous l’escalier en colimaçon et vous êtes aussi le tout petit peintre devant l’énorme chevalet… Je ne sais pas comment vous dire… J’aimerais, oh j’aimerais tellement, moi aussi… Moi aussi, je suis un petit peintre devant l’immensité de l’art… Que dois-je faire ? ai-je demandé. – Ce que tu veux. Cela n’a pas d’importance. Seul le geste compte. Et le désir. Nous nous regardâmes longtemps, moi et Rembrandt van Rijn. Je luttais contre les larmes. Il me dit : – Andor, la réalité est décevante. Et la vie n’a aucun sens. Peins. » |
Adam Biro, Les ancêtres d’Ulysse
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Quand j’ai écrit ce livre, Ulysse, mon petit-fils à qui je m’adresse avait deux ans. Aujourd’hui il en a dix-sept. Si le monde a changé, le passé, celui de ma famille et celui de l’Europe Centrale, reste identique : douloureux, tragique. C’est ce passé-là que je voulais raconter dans ce livre, roman vrai oscillant entre dérision et émotion, désespoir optimiste et joie de vivre pleine de larmes, entre Est et Ouest, entre un monde disparu et un présent incertain. Mais Ulysse — et le lecteur — pourront deviner à travers les portraits des membres de ma famille qui ont vécu et souffert dans une Europe bouleversée puis détruite par deux guerres et écrasée par des dictatures, une enfance émerveillée… la mienne. — A. B. Nouvelle édition augmentée de l’ouvrage paru sous le même titre aux PUF en 2002. |
Ami Bouganim, Le charmeur de mouettes
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Il n’est venu de si loin, de la France d’exil, que pour enterrer sa mère à Mogador où, berbère, elle était née. Où, peut-être, elle l’avait engendré, lui, l’enfant sans père, le fils du vent, le bâtard. Avocat, spécialiste de droit international, il devrait très vite rentrer à Paris, y retrouver les farces dérisoires de la justice, mais dans le labyrinthe des ruelles serrées de Mogador, il s’enlise, s’englue jusqu’à devenir le disciple de Si Mohand, charmeur de mouettes et de goélands, qui arpente la casbah et nourrit les oiseaux. « J’étais sur le point de quitter Mogador, Si Mohand, sans l’avoir vraiment connue, quand je vous ai vu pour la première fois. Vous étiez sur le front de mer, en tenue de muezzin, vêtu de la longue tunique noire qui vous tombe aux chevilles. […] Vous brandissiez un bâton en poussant des cris. Un premier goéland s’est présenté, suivi d’une mouette, et en quelques minutes, vous étiez entouré d’oiseaux. Ils affluaient de toutes parts, répondant à vos appels. Il en était même pour se poser sur vos épaules, arrachant de vos mains les viscères de poissons que vous leur tendiez. » |
Ami Bouganim, Un bâtard en Terre promise
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Comme tant d’autres de la diaspora juive marocaine dans les années 60, le narrateur, bâtard judéo-berbère, et sa mère quittent les terrasses heureuses de Casablanca pour rejoindre la Terre promise d’Israël. Du mellah, de la casbah et du quartier colonial français, de cette diversité culturelle il ne leur reste rien. C’est le désert qui les accueille. L’apprentissage est rude, ascèse militaire pour se défaire du passé et rejoindre l’idéal communautaire du kibboutz. Mais pour lui, sa mère est sa seule patrie, son seul lien avec le monde, pour elle il est son seul devenir. Lorsqu’elle meurt il l’embaume. Le récit passionnel de cette inadaptation est une sourde charge contre l’administration israélienne, contre ses dirigeants politiques, religieux et militaires, contre l’éthique nationale expansionniste. Mais faut-il prendre un roman à la lettre ? |
Sarah Bouyain, Métisse façon
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À Bobo Dioulasso – Burkina Faso –, une femme regarde croître le tas d’ordures devant sa porte, une autre balaie sans fin la poussière des rues… Ces vieilles dames africaines au teint trop clair sont des métisses, des orphelines essaimées par la colonisation. Au fil des récits, un incident mineur, une rencontre, ravivent chez elles la douleur sourde avec laquelle elles ont toujours vécu : la négation de leur identité. En écho, de plus jeunes femmes et des fillettes enjambent la mer et se croisent. Au supermarché de Guignicourt, la petite Salimata, fraîchement débarquée du Burkina, tente de se rendre invisible aux Blancs. À Tounouma, quartier de Bobo, Rachel, venue de France à la recherche de son père, devient sans le savoir la « fille-africaine minute ». « Ce n’était pas une enfant bien élevée, car elle traversa la cour sans saluer personne, pas même Jeanne, à qui elle réclama abruptement de l’eau. La vieille femme lui reprocha ses manières mais alla quand même lui remplir une calebasse au robinet. Quand la fille eut fini de boire, elle resta plantée là, laissant brusquement tomber le pagne noué qui lui servait de balluchon. Le paquet chuta sur le sol, manquant d’écraser un poussin qui s’enfuit en pépiant. – Mes parents m’ont chassée, dit-elle. Parce que j’ai piqué la grossesse avec un touriste. » |
Milena Hirsch, Voyageurs éblouis
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Soleils ardents, cités lointaines, cafés, chambres d’hôtels… Des amants séparés s’écrivent d’un bout à l’autre du monde. Afin de mieux s’attendre ou se rejoindre un jour, ils décrivent la passion qui les unit comme l’un des lieux qu’ils traversent. Un otage, emmuré dans une cave, au contact d’un fruit écrasé, à l’odeur acidulée, découvre soudain qu’il fait encore partie du monde des vivants Des voyageurs, hommes ou femmes, se croisent, s’éblouissent un instant à la lumière de l’autre, évitent ou non de s’y brûler… « Elle se retire de la terrasse. En fermant les yeux comme un chat, il sent combien il adore la vie d’hôtel, combien tous ces hôtels où il a vécu un temps plus ou moins court incarnent pour lui autant de centres du monde. Il fait alors le vœu que ce cœur-là ne s’arrête jamais de battre. Ce cœur commun aux voyageurs, aux hommes et aux femmes ardents ou détachés, au travail, perdus, amoureux, inaptes à tout ou magnifiquement accomplis… » |
Lahoucine Karim, Un rêve plus grand que son âge
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Au fond des ruelles de villes marocaines, ou dans leurs faubourgs écrasés de ce soleil qui n’efface pas les misères mais les fige dans un éblouissement, des enfants naissent et meurent, certains s’échappent. Les vieux peuvent encore rêver de leur lutte émancipatrice contre le colonialisme mais pour les jeunes, seul le zodiac en direction de Malaga et le travail dans les serres du sud de l’Espagne semble une perspective radieuse. Encore faut-il survivre à la traversée. – Personne ne peut me dire où se trouve notre cher pays le Maroc ! Un silence de sourds-muets régna dans la classe. Soudain, un élève leva le doigt, les autres se tournèrent vers lui : miracle, quelqu’un allait leur montrer où se trouvait leur pays ! Le maître sourit : – Vas-y Hassan ! Tu as la parole ! – Notre pays se trouve… se trouve près de l’Espagne et non loin de l’Italie. Le cours de géographie se terminait. Les élèves étaient contents d’avoir appris la position de leur pays. Ainsi ils pouvaient le dire à leurs parents et à leurs petits frères. Wahid, ce soir-là, le dit à son père analphabète, puis il sortit le dire à ses amis : le Maroc se situait tout près de l’Espagne et non loin de l’Italie. |
Erika Magdalinski, 21 histoires d’amour délicates
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Erika vient de loin, d’un Nord-Est brumeux et froid. Lorsqu’elle évoque son retour au pays natal, elle se désigne comme la demie-revenue, celle qui ne sera plus désormais qu’à demi-présente. Elle parcourt le monde avec une soif vraie de découvrir, connaître, renaître à chaque étape. Elle ne décrit pas le voyage mais ce moment unique où, ailleurs, on est autre, tremblant de ne plus se retrouver, espérant délicatement se perdre. Vingt-et-une histoires d’amour où l’autre, à jamais absent, se présente comme en un rêve pour pervertir ou nimber le présent de caresses intimes, l’illuminer parfois. « Le soleil levé monte vite. Le monde met en place ses ombres. Accélération. Les ombres glissent. Elvire a trouvé ce qu’elle n’a pas cherché. La lumière se tisse. Le désir se colore. L’envahit. L’angoisse de devoir se séparer de l’inconnu la secoue plus douloureusement que les sursauts du bus. Elle veut rester assise devant lui jour et nuit dans ce même vieux bus. Elle ne veut plus rien d’autre qu’être dans la proximité de l’homme au collier de lotus. » |
Michel Marx, Trois cailloux à Buenos Aires
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Après cinquante ans d’insomnies peuplées de disparus, un père juif va mourir. Disparaître à son tour. Héritier de ses angoisses, Joël, son fils, choisit une analyste aux options catégoriques qui l’envoie à Buenos Aires se mêler d’une autre disparition, celle du père argentin de Silvana, sa compagne, avalé par les années de la dictature. Il part, seul. Au fil d’une enquête quasi policière se découvrent simultanément le narrateur, le personnage qu’il poursuit, et les témoins qu’il rencontre dans la ville foisonnante. Peut-on prendre en charge les failles identitaires de la personne avec qui l’on vit ? Endosser une filiation par procuration ? Même avec humour, ce n’est pas sans risque. « Je regarde par la baie vitrée le ciel plombé de nuages noirs, bas, tombant sur le Rio de la Plata qui nous sépare de l’Uruguay mais ressemble d’ici à une lagune, et dans lequel les corps des victimes ont été jetés, il y a vingt-cinq ans. On y aperçoit quelques pêcheurs, tracés fragiles dans ce paysage désolé. Des avions passent au ras des bâtiments. Un son assourdissant et inquiétant qui fait gronder les fondations. Diego me dit qu’un jour un de ces avions heurtera la Faculté, et ce sera la fin pour lui et ces utopistes. Il me conseille de m’allonger dans le grand fauteuil, […] qu’en Argentine personne ne s’étonne de voir quelqu’un endormi dans un bureau pendant que le directeur reçoit. Il ajoute que l’avion ne tombera pas ce jour-là. Convaincu, je m’allonge et je rêve. » |
Sabine Raffy, Le tapis de mémoire
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Une femme passe au crible de sa mémoire l’étrange histoire familiale. Elle s’efforce de lever le voile de quelque faute originelle et secrète. Pourquoi son père est-il devenu cet homme craintif qui a gravé en elle la peur des Autres et ses terreurs diffuses ? Des salons persans aux réalités parisiennes, elle explore les mille et une traces chatoyantes ou inhibées du passé et découvre les termes de sa propre présence au plus près des joies complexes du langage. « Mon père, parfois, pour nous expliquer notre leçon d’histoire, prononçait pour nous tous ces noms fabuleux, et j’attendais, confite d’orgueil, que celui-là soit prononcé par lui, ces deux lettres nues qu’il modulait comme un cri lointain venu jusqu’à moi à travers vingt siècles et plus encore. Quelque chose dans la voyelle tremblait un peu, entre le « u » et le « ou », finissant chuchoté et vibrant, roulé comme un papyrus. Je l’aimais, le père de cette langue-là… » |
Patricia Rieffel, Après Calais
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« Ils traversent. Ils viennent vers nous. Ils sont douze. Tous évacués de la jungle de Calais. » Aucun bagage, pas de papiers, à peine quelques lambeaux d’identité roulés dans un sac à dos avec ce qu’il reste d’eux. La répartition est faite. Les dés sont jetés. Les autocars de Calais ont été envoyés dans nos campagnes. L’un d’eux arrive à l’aube dans un petit bourg du Sud-Ouest, au pied des Pyrénées, non loin de l’Océan. Mairie, Centre d’accueil des migrants et bénévoles se rallient pour « sortir douze vies hors de l’eau et leur apprendre à nager sur terre ». Ne plus fuir. S’installer dans la reconnaissance des autres. Se faire entendre par les dépositaires de l’autre langue, l’apprendre, prendre son sort en mains, oublier les fantômes du passé. Le chemin est long et la démarche des bénévoles est un travail d’équilibriste sans filet. De A à Z, il faut intégrer les mots et les usages, avec peut-être la lumière au bout du tunnel, la carte du tarot nommée permis de séjour.
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Fatma Zohra Zamoum, Comment j’ai fumé tous mes livres
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Ses livres et la cigarette, ses petits boulots, son quartier (Belleville), les hommes qui passent et celui qui va rester constituent le quotidien, traité avec humour, d’une jeune femme dont le programme est « lire la nuit, rêver le jour à ses lectures ». Un texte qui s’adresse aux grands lecteurs, aux fumeurs, aux ex-fumeurs, aux immigrés, aux lettrés, aux CPE, aux emplois précaires, aux jeunes femmes délurées, aux amateurs de romans d’amour. « Le libraire pense que j’ai l’enthousiasme des néophytes, il ne le dit pas mais je suis sûre qu’il le pense. La différence essentielle entre lui et moi, c’est que lui vit en ménage avec les livres alors que je suis juste amoureuse de la littérature. Il n’y a qu’une seule solution pour en finir avec le discours, avec ce rapport amoureux, arrêter de tourner autour du pot : écrire un livre. Je vends donc tout Camus sans avoir rien réglé des questions qu’il soulevait en moi, j’achète pour un mois de tabac et prends la décision de mûrir l’idée d’écrire le temps que durera le tabac-Camus. » |