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Francis Bérezné, À côté
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Dans une maison de retraite, un vieillard, sur le point de mourir, vit une amitié passionnée avec un voisin de chambre, Victor. Tandis que celui-ci se tient dans le silence, celui-là est saisi d’une irrépressible parole, pleine de souvenirs, d’imprécations et de reproches. Il y a beaucoup de vie dans cette fin de vie, beaucoup d’intensité, du délire aussi. S’y rencontrent pêle-mêle, et de façon cocasse, dans une logique folle, les herborisations de Victor et Dieu, le métier de tailleur et le verbe, l’or d’une dot impayée, le schtetl, une traversée ratée en Amérique. Malgré son caractère orageux, cette amitié permet cependant au vieil homme de résister à la violence institutionnelle, de trouver des raisons de vivre et de mourir dans un milieu qu’on devine insupportable. En explorant différents registres de langage, l’auteur suit au plus près les méandres d’une pensée qui va sans les contraintes qu’exigent les nécessités de la vie ordinaire. « L’un parle, tandis que Victor se tait… et qui d’autre que moi pourrait provoquer sa colère puisqu’en dehors de nous il n’y a dans cette maison rien ni personne, et entre nous depuis longtemps rien que mon bavardage et son silence, où je vais m’engouffrer une fois pour toutes. » |
Erika Magdalinski, 21 histoires d’amour délicates
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Erika vient de loin, d’un Nord-Est brumeux et froid. Lorsqu’elle évoque son retour au pays natal, elle se désigne comme la demie-revenue, celle qui ne sera plus désormais qu’à demi-présente. Elle parcourt le monde avec une soif vraie de découvrir, connaître, renaître à chaque étape. Elle ne décrit pas le voyage mais ce moment unique où, ailleurs, on est autre, tremblant de ne plus se retrouver, espérant délicatement se perdre. Vingt-et-une histoires d’amour où l’autre, à jamais absent, se présente comme en un rêve pour pervertir ou nimber le présent de caresses intimes, l’illuminer parfois. « Le soleil levé monte vite. Le monde met en place ses ombres. Accélération. Les ombres glissent. Elvire a trouvé ce qu’elle n’a pas cherché. La lumière se tisse. Le désir se colore. L’envahit. L’angoisse de devoir se séparer de l’inconnu la secoue plus douloureusement que les sursauts du bus. Elle veut rester assise devant lui jour et nuit dans ce même vieux bus. Elle ne veut plus rien d’autre qu’être dans la proximité de l’homme au collier de lotus. » |
Patricia Rieffel, Après Calais
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« Ils traversent. Ils viennent vers nous. Ils sont douze. Tous évacués de la jungle de Calais. » Aucun bagage, pas de papiers, à peine quelques lambeaux d’identité roulés dans un sac à dos avec ce qu’il reste d’eux. La répartition est faite. Les dés sont jetés. Les autocars de Calais ont été envoyés dans nos campagnes. L’un d’eux arrive à l’aube dans un petit bourg du Sud-Ouest, au pied des Pyrénées, non loin de l’Océan. Mairie, Centre d’accueil des migrants et bénévoles se rallient pour « sortir douze vies hors de l’eau et leur apprendre à nager sur terre ». Ne plus fuir. S’installer dans la reconnaissance des autres. Se faire entendre par les dépositaires de l’autre langue, l’apprendre, prendre son sort en mains, oublier les fantômes du passé. Le chemin est long et la démarche des bénévoles est un travail d’équilibriste sans filet. De A à Z, il faut intégrer les mots et les usages, avec peut-être la lumière au bout du tunnel, la carte du tarot nommée permis de séjour.
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Moïse Lecomte, Attention gastéropodes
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Une veillée d’armes pour une étrange fête laïque, quelque part dans un village du Dauphiné, à l’écart des grandes routes ; sa place, son école, ses habitants dont quelques-uns se présentent, majuscules et uniques. Une très spéciale fête locale se prépare. Locale ?… seulement ?… Le narrateur, traducteur inquiet, récemment installé là avec sa famille, déchiffre dans cette folle journée de récréation une moisson de signes joyeux et graves, dissidents. « Une journée se terminait en beauté, qui arrachait à l’ordinaire la nourriture même de ses espérances. À une journée de paix succédait une autre, et tout était là, et il se sentait oppressé. Il découvrait que la paix est une compagne rude, sans compromissions. » |
Véronique Janzyk, Auto
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La conductrice est au volant, les mains à dix heures dix. À travers le pare-brise elle saisit des fragments d’un quotidien auquel elle communique un étrange effet de contraste. Des camions, des voitures, des carrefours, des segments de routes et d’autoroutes apparaissent et disparaissent. Des silhouettes aussi. Dans ces notations fugitives, ces croquis à l’humour léger, affleure la tendresse de l’auteur pour ses personnages de rencontre. En contrepoint, dans l’Auto, touche par touche, la conductrice prend corps. Certains piétons tout discrets, en retrait sur le trottoir, n’espèrent visiblement plus qu’un véhicule leur cède le passage. Ils attendent seulement que la route se dégage. Mais il arrive que ces piétons-là fassent preuve d’indifférence voire de hauteur à l’égard de ceux ou celles qui s’arrêtent pour les laisser traverser. Comme quoi l’être humain, et donc le piéton, peut en une fraction de seconde passer du « je n’attends rien » au « on me doit tout » |
Jean-Pierre Rochat, Berger sans étoiles
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Sur les versants herbeux du Haut-Jura bernois, une drôle d’empoignade avec la montagne, la solitude et la dureté du quotidien. Jeune homme en colère qui a fui la ville, Rochat se retrouve là-haut avec une chèvre, un cheval et le cul des vaches qu’il garde pour les paysans d’en bas. À la lueur indécise de l’aube, quand les rêves sont encore au bord des dents, il traduit la musique du vent qui secoue les feuillages. Chronique de la vie d’un berger de 20 ans, éditée une première fois au début des années 1980. « La journée finie, pour couper court à la mélancolie-du-soleil-couchant, je sautais sur Médaille et parcourais la montagne jusqu’à une heure très avancée de la nuit. […] Une main dans la crinière, le cul trempé par la sueur du cheval, j’étais bien. Je me rappelle un sentier tapissé de feuilles humides, où l’on n’entendait plus marcher Médaille, où mes pensées devenaient plus intenses. » |
Georges Knaebel, Brouhaha
Analyse d’une surdité
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Ce livre est le bilan des effets d’une surdité de perception tardivement diagnostiquée. L’auteur mêle à la relation de ses expériences traumatisantes l’analyse des situations affrontées et des solutions qu’il met alors en œuvre. Dans sa lutte quotidienne pour « entendre comprendre » les autres et « combler les blancs » de leurs mots, il tisse son propre système de perception. Par-delà la solitude et l’angoisse, il réinvente sa participation au monde, il s’y fond. Il y crée. « Elle tire de sa poche une montre et, la retenant par le bracelet de cuir noir, la colle contre mon oreille droite. « Entends-tu le tic-tac ? ». […] Je sais bien sûr ce qu’est un tic-tac, que les montres font tic-tac, je l’ai lu, je l’ai entendu dire, et à la maison, dans la salle à manger, il y a une horloge au balancier nonchalant. Elle me demande si j’entends un tic-tac et je suis décontenancé. Qu’on me demande, là, d’entendre quelque chose que je n’entends pas. Que je n’entende pas ce que l’on me demande d’entendre. Mais est-ce que j’ai bien entendu ce qu’elle m’a demandé ? Si elle me met la montre sur l’oreille, c’est pour que j’entende le tic-tac. […] Je fais des efforts. Je voudrais attraper le son. Je n’y arrive pas. Je dis non. » |
Danielle Auby, Brumes sur le détroit
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Sur le site Internet d’une association hollandaise défile une liste de quatre mille morts, la plupart inconnus, hommes, femmes et enfants qui ont voulu émigrer et se sont noyés dans les douves de la forteresse Europe. C’est le point de départ de ce texte qui n’est pas un roman, ni un reportage, pas plus qu’une analyse ou un message politique, mais plutôt une prière profane, un hommage rendu aux morts, une forme d’espoir, celui que la liste d’Internet cesse un jour de s’allonger. « Il y en a un qui court toujours, s’en est sorti, a nagé, a atteint la côte, sain et sauf, a échappé au détroit, à la liste. Il court à travers les pays. L’Espagne, la France, il court. On entend son souffle pff, pff, et le bruit mat de ses semelles pff, pff, sur l’asphalte des routes. Personne ne peut l’attraper. Il double les villes, traverse les banlieues, choisit les parcours. Et les papiers ? Non, rien, personne ne demande les papiers d’un coureur. D’autres l’imitent au risque d’éventer le truc. Courir, maintenant, on va soupçonner ceux qui courent. À force, tant de coureurs remontent que l’on a fait des statistiques, des graphiques dans des revues. » |
Xavier Gardette, Cent jours après la floraison des lys
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Un goût de terre argilo-calcaire, une odeur de chemins vicinaux, de voies de petite communication et au fond coule une rivière qui ferme le passage. Le narrateur, de retour comme Ulysse dans le pays de ses aïeux, retrouve sa demeure et se fond dans un décor de prés, d’arbres et d’eaux, à l’affût des traces inscrites dans ce paysage agreste. Au gré de notations bienveillantes ou caustiques, par petites touches,se dessine un portrait impressionniste et secret d’une campagne vivante. Passent les saisons, les travaux et les jours, page après page ce carnet bruissant de surprises initie notre regard au charme de ces lieux. En contrepoint pourtant, un phénomène récurrent, étrange, une anomalie de circulation automobile, inquiète et lentement recouvre le voisinage d’une ombre d’incertitude… « Si je ne bouge pas, c’est aussi parce que je suis autrement préoccupé, et par une image étrange? Oublieux des flocons qui passent devant le carreau, je regarde sur l’écran un cliché de Google Earth. De l’espace intersidéral, figuré par une Terre bleue perdue dans le noir, allégorie du désespoir, je me suis approché virtuellement des toits de mes maisons qu’un satellite espion a photographiés un beau jour d’été sans nuage. Je suis comme un oiseau, un busard peut-être, immobile à mètres d’altitude. D’une légère pression du majeur, je descends un peu, pour me trouver à hauteur du troisième étage d’une tour Eiffel dont les piliers se trouveraient au niveaude la mer. Nous sommes le 17 juin 2004 : c’est écrit au bas de l’écran. Dans le pré qui longe la rivière, derrière le lavoir, la fenaison est achevée. Je le vois à ce fond jaune orangé de la parcelle qui tranche sur le vert un peu gris, un peu grumeleux, des champs et des arbres, ceux-là rassemblés en une coulée moutonnante, trahissant le lit méandreux de la Noue. Des stries pâles ondulent sur le pré et forment un autre méandre, chemin régulier et tortueux qu’a tracé la faucheuse. » |
Marion Fontana, Chasseur de Ciel
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Motard-chasseur bardé de cuir noir lancé à l’assaut du ciel, tenancière d’un bar isolé vers un col rassembleur d’équipées sauvages, Roi Pêcheur à l’affût des nuages en reflet sur le lac, et aussi la Mort, la toute noire pleine de grâce… Tous paraissent sortis d’un conte pour adultes murmuré au coin du feu, quand nos envies se font impérieusement sentir des libres espaces des saisons et des jours et des nuits étoilées.
De lignes droites affolantes en glissades dangereuses et virages collés à la Terre il semble que le motard s’engage sans cesse vers la découverte de l’azur, un peu comme au passage d’un col… comme, passé le Gerbier-de-Jonc, c’est la Provence qui s’annonce, et que le paysage ouvert éblouit le motard. Le Chasseur de Ciel court après le grand drap bleu du monde qui ne se laisse jamais saisir. Il faut toujours aller plus loin. Il faut toujours partir plus tôt. Les membres encaissent les vibrations exténuantes puis se délassent dans un troquet de sommet, le vent dans le dos, la vue dans le mille du harpon qui ne baisse jamais la garde. Qui sait si le Chasseur n’attrapera pas son ciel ? Et qui sait ce qu’il lui resterait à faire de sa vie s’il ne l’effleurait même que du bout de ses doigts ? |
Géraldine Doutriaux, Chercheurs de diamants
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Professeure de français dans un collège de banlieue nord, la narratrice clôt un cycle d’enseignement de dix années avant d’être mutée à Paris à la rentrée prochaine. On entre subrepticement dans cette salle de classe de REP (Réseau d’éducation prioritaire), on assiste à l’empoignade quotidienne enseignant-élèves, jeu de rôle dans lequel les uns et les autres se découvrent et se constituent. Ressurgissent les temps forts partagés, le foisonnement de propos, frénétiques ou naïfs, d’imaginaire, de détresses et d’inventivité déployés dans cet espace encore protégé. Et la confrontation surprenante avec la littérature. « Nous sommes d’anciens rois déchus reconvertis dans le charlatanisme, du fait qu’on nous a enlevé notre couronne et notre principal argument — que le savoir est un idéal, que le savoir engendre un bon métier. Non, le savoir n’est plus un idéal et le savoir n’engendre pas automatiquement un bon métier. Notre château s’effondre, le roi se meurt et bégaie des promesses d’un temps ancien auxquelles plus personne ne croit. Du coup, c’est la Bastille tous les jours. » |
Joëlle Basso, Chiens de faïence
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Joëlle Basso n’aime pas tuer le temps. Elle le savoure, autant que possible, avant de nous le donner à lire : des fragments d’enfance ou d’âge adulte épiés par un regard singulier qui en renouvelle les apparences et leur confère une dimension mythique. Ce qui nous frappe, dans ces récits où le lyrisme à la Chandler définit le cadre, ce sont les personnages, tous assurés de leurs bons sentiments, de la justesse de leurs analyses, en dépit du fiasco de leurs entreprises. « Impossible de douter qu’il ressentait tout. Il réagissait à la moindre sollicitation, à ceci près que sa chair ne pouvait pas tressaillir ni ses muscles jouer. Son souffle, inaudible, impalpable, tourbillonnait dans ses poumons et ses bronches sans trouver d’issue. Ce qui se passait en lui restait emprisonné à l’intérieur d’un cercle que personne n’aurait pu rompre. Moi seule savais en recueillir les rythmes silencieux. » |
Jean-Claude Grumberg, Chuyện kể về món hàng quý giá nhất đời
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Ngày xưa, một người đàn ông đốn củi và vợ sống trong một khu rừng lớn. Không đâu, không đâu, không đâu, không đâu các bạn ạ, các bạn yên tâm đi, đây không phải là chuyện Chú bé tí hon! Hoàn toàn không phải. Bản thân tôi cũng giống như các bạn thôi, tôi rất ghét cái câu chuyện ngớ ngẩn này. Có ai thấy ở đâu và thời buổi nào cha mẹ lại bỏ rơi con cái vì không thể nuôi được chúng? Thôi bỏ qua chuyện ấy đi… Trở lại với khu rừng này, nơi mà luôn luôn đói và giá lạnh, nhất là về mùa đông. Vào mùa hè, cái nóng ngột ngạt bao trùm khắp cánh rừng, xua tan cái giá lạnh. Còn cái đói thì trái lại, luôn túc trực, nhất là vào thời điểm mà chiến tranh thế giới hoành hành xung quanh khu rừng này. Chiến tranh thế giới vâng, vâng, vâng.n&bsp;— Jean-Claude Grumberg Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons... Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En éteacute; une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui. Người dịch Trương Thị An Na, giảng viên tiếng pháp, sinh năm 1963, tại Thanh Hoá, Vietnam. Đã từng giảng dạy ở Đại Học Huế, ĐHSP TPHCM. Nhận bằng tiến sỹ ngôn ngữ học tại Đại Học Rouen – CH Pháp năm 2001. Hiện sinh sống tại TPHCM – Việt Nam. |
Fatma Zohra Zamoum, Comment j’ai fumé tous mes livres
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Ses livres et la cigarette, ses petits boulots, son quartier (Belleville), les hommes qui passent et celui qui va rester constituent le quotidien, traité avec humour, d’une jeune femme dont le programme est « lire la nuit, rêver le jour à ses lectures ». Un texte qui s’adresse aux grands lecteurs, aux fumeurs, aux ex-fumeurs, aux immigrés, aux lettrés, aux CPE, aux emplois précaires, aux jeunes femmes délurées, aux amateurs de romans d’amour. « Le libraire pense que j’ai l’enthousiasme des néophytes, il ne le dit pas mais je suis sûre qu’il le pense. La différence essentielle entre lui et moi, c’est que lui vit en ménage avec les livres alors que je suis juste amoureuse de la littérature. Il n’y a qu’une seule solution pour en finir avec le discours, avec ce rapport amoureux, arrêter de tourner autour du pot : écrire un livre. Je vends donc tout Camus sans avoir rien réglé des questions qu’il soulevait en moi, j’achète pour un mois de tabac et prends la décision de mûrir l’idée d’écrire le temps que durera le tabac-Camus. » |
Françoise Gérard, Couleur sienne
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C’est un fragment d’enfance au temps de Radio Days. Une gamine éperdue, dont les pensées ne cessent de tourbillonner, s’interroge sans fin sur l’avant, l’après d’un incroyable instant. Elle mène, dans un décor paisible de briques rouges et de lilas, une guerre secrète, acharnée, pour achever de se constituer, pour se reconstituer malgré la cassure. Elle cherche des issues à sa stupeur et se consume dans l’attente. « La cour de notre maison était comme un théâtre à ciel ouvert… Selon les saisons, j’admirais la blancheur de la neige ou du lilas, mais aussi la verdure, les rayons du soleil, la pluie, le vent, et, d’une façon générale, les intempéries, que je comparais aux dérèglements des personnages qui jouaient dans les pièces. L’un deux s’appelait l’Absent. C’était un homme mystérieux dont les autres parlaient avec un mélange d’espoir et de colère. » |
André Féraud, D’un temps la vida
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André Féraud est né le 1er janvier 1920 à Nice-Riquier dans un quartier ouvrier. Issu d’une vieille famille gaudoise qui remonte au XIIe siècle, il a aimé passionnément son village.<br> Après des études secondaires au Lycée Masséna de Nice, il se fixe définitivement à La Gaude. Il s’engage dans la Résistance en 1942, où il rejoint le Mouvement « Combat ».<br> Exploitant agricole, élu maire de La Gaude, il succède à son père en 1968 et participe à l’évolution de sa commune durant deux décennies en préservant sa qualité de vie.<br> Au cours de sa prime jeunesse, alors qu’il venait passer les fins de semaine et les vacances scolaires chez ses grands-parents maternels, il a pu observer et partager à l’occasion de ces rendez-vous privilégiés l’univers de ce monde rural désormais disparu.<br> Cet art de vivre qu’il livre avec amour et sans concession, le lecteur pourra le découvrir à travers ces pages chargées d’émerveillement, quelquefois teintées de nostalgie. Elles permettront de partager son expérience et de mieux connaître ce que l’on appelle l’ancien temps.
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Marion Fontana, Derrière le portail vert
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Deux enfants, deux « petites » peu pressées de grandir, saisies sur quelques saisons de sursis, « à l’abri des fracas du monde ». On avance dans le récit comme dans un tableau de Chardin ou de Sisley : tout à la fois un conte d’enfance composé par touches successives impressionnistes et un journal d’adulte penché sur des scènes encore imprégnées de secret et dont les résonances font songer aux compositions de Paul Delvaux. Entrent en scène le jardin, la maison et ses dépendances, l’intendant et la grand-mère, les petites filles, le chien, les mères. Une évocation intemporelle de charmes mystérieux, un regard d’enfant implacable. « Les petites se perdaient parfois entre les choses qui font du bien et celles qui font du mal. De temps en temps elles se persiflaient des insultes au visage, l’œil luisant. Elles se frappaient sur le bout des doigts pour se souvenir qu’elles étaient réveillées, dans le monde silencieux des verrières aux nervures de cuivre, dans la cabane sous le platane, dans la maison derrière le portail vert. » |
Lionel Seppoloni, Entre deux gares
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« Le temps nous est gare. Le temps nous est train ». C’est par cette citation de Prévert que l’auteur ouvre son récit. Le temps tourne, la terre bouge, le train s’ébranle, les silhouettes s’effacent à mesure que le quai s’éloigne. Pour le voyageur le temps du passage est celui de l’écrit, et ce qu’il donne à lire est ce qu’il voit, ce qu’il entend : son visage en reflet disparaissant pour laisser voir l’éclat des prés et des bois, le flamboiement d’un champ de coquelicots touché par la grâce du soleil levant, et la rumeur des autres pour établir la réalité du voyage d’une gare l’autre, d’un aller au retour, avec ce sentiment que « le visible n’apparaît que pour autant qu’il est regardé, éprouvé, questionné et finalement formulé ».
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Monique Jouvancy, Finir
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Une femme raconte : son mari est atteint d’une maladie incurable. La paralysie gagne peu à peu tout son corps, il ne peut plus parler, bientôt il ne pourra plus rien. Il a décidé de mettre fin à ses jours avant d’en arriver là, et c’est de sa femme qu’il attend assistance. Elle lui a promis d’être avec lui jusqu’au bout. « Quand il semblait impossible que tes gestes, tes regards, ce pauvre filet de voix qui subsistait s’amenuisent, ils s’amenuisaient pourtant. Ta fin n’en finissait pas. Il y a dix ans j’avais joué dans Fin de partie, et toute la famille s’était mise à parler au quotidien avec des répliques de Beckett. « Quelle heure est-il ? – La même que d’habitude. » « Ça va ? – Ça avance. » Et puis bien sûr la première réplique que nous citions souvent : « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. » |
Agnès Forette, Grand écart
Petites notes prises le soir après la classe
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Au hasard d’un réaménagement de poste, l’auteur, enseignante, est envoyée dans un EREA – Établissement régional d’enseignement adapté – accueillant, de la 6e au CAP des jeunes en grande difficulté scolaire. EREA qui rassemble à Paris des élèves pour la plupart franco-africains. Cet ouvrage vient s’inscrire dans la réflexion entreprise sur l’ensemble de la question de l’enseignement en France, en ce moment. Qui sont ces enfants, comment vivent-ils hors de l’école, comment peut-on, à Paris, en 2008, poursuivre une scolarité professionnelle sans ressources, parfois sans domicile et sans papiers ? Première heure du matin. Nous venons de nous asseoir, j’ouvre mon cahier d’appel. Un élève m’interpelle : « Vous ne trouvez pas cela bizarre, je veux dire, ça vous fait quoi d’être la seule Blanche dans cette salle ? » |
Francis Bérezné, Guérir de l’hôpital
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Tirage limité, disponible seulement sur le site. Je suis né à l’hôpital Beaujon, à Clichy-sous-Bois, un an après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. C’est dire que ma vie est marquée par la joie de vivre qui éclate après ces terribles années, par le désespoir qui naît des horreurs qu’on découvre à ce moment, et par l’angoisse de mes parents, qui ont vécu quatre ans dans la peur. J’ai commencé à peindre très jeune. La première huile que j’ai faite, à onze ans, est une toile qui représente la Sainte Victoire depuis les terres rouges de Baurecueil, où j’ai passé plusieurs années de suite mes vacances de Pâques. Devant le goût que je manifeste pour la peinture, et une certaine habileté, mon père m’inscrit à l’Atelier des moins de quinze ans au musée des Arts décoratifs. Très vite, je serai orienté sur l’atelier de modelage, où je fais preuve d’un certain talent. Mais j’aurais voulu continuer à peindre. Je pratiquerai la sculpture encore longtemps. Comme assistant de Valentine Schlégel, céramiste et sculpteur, comme enseignant aux Beaux-Arts de Paris dans les années soixante-dix. Mais en 72, après une bouffée délirante, je deviens fou. Je veux dire que je connaîtrai vingt ans d’errance, de misère, et d’hospitalisations diverses. Les choses iront mieux pour moi au début des années 90. Je retrouve un atelier où je reprends mes recherches picturales de façon continue. En même temps je poursuis des études de lettres à l’Université. En 2003, je m’installe à la campagne, où je vis et je travaille aujourd’hui. J’ai notamment exposé à l’espace Concept, à Villejuif, dans la galerie Trafic, à Ivry-sur-Seine, et aux Ateliers de la vis sans fin, à Sainte-Anne-la-Palud. — Francis Bérezné, 2009 Francis Bérezné s’est suicidé le 17 octobre 2010. |
Jean-Pierre Rochat, Hécatombe, Nouvelles bucoliques
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Décapante peinture de la Suisse profonde contemplée par un berger qui descend parfois de sa montagne et ricane. Il décrit alors simplement, lucidement, comiquement ce qu’il a vu. De Trouchca, le réfugié à queue de bouc, à Barnabé, Firmin, Oscar, et l’abominable oncle Albeure, transhument des personnages hilarants. Les enfants puent, les animaux crèvent, le racisme ordinaire devient extraordinaire et même Dieu délire enfin. De grandes vagues de tendresse tempèrent la férocité de ce tableau. De mouton bêlant on peut alors devenir amoureux, mais loup. « Faites-vous couper les oreilles en pointe, limer les canines en pointe, abandonnez votre regard niais et servile pour un œil farouche et nerveux, dressez la queue. » |
Sébastien Ménestrier, Heddad
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Il y a un homme appelé Abraham Heddad, qui d’abord voit et marche beaucoup, puis qui devient aveugle et continue de marcher. Il y a sa femme, Selma, leurs filles, Ami et Ismaële, et le garçon qui emmène Ismaële. Le garçon lui dit le bruit qu’il a dans la tête, alors Ismaële lui dit le bruit qu’il y a dans la sienne, et ça fait un sacré boucan. Puis il y a la route, les combines, les rencontres et les morts. Une famille dominée par la silhouette patriarcale de Heddad. D’une génération à l’autre, le temps ne compte pas. Il revient à la dernière fille de la lignée de reconstituer l’histoire, car « on ne peut pas vivre que du séparé ». Moi, j’ai coupé les cheveux de ma mère, tout courts. On a rempli tout un sac avec. Les jours suivants, le matin, elle est montée sur le toit. Elle allait jusqu’au dernier étage, le dixième, elle prenait l’escabeau, et elle s’accrochait à l’antenne de télévision pour grimper. Depuis là on pouvait voir notre immeuble d’avant, mais elle le regardait pas. Elle s’asseyait, et le vent était pas pareil dans ses cheveux courts. Alors elle murmurait, mais elle voulait pas qu’on dise que c’était des prières. C’était des murmures, pas plus, pas moins. |
Jean-Louis Ughetto, Ils font tomber les arbres du mauvais côté
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D’Abidjan à Bangkok, Alger ou Paris, escale après escale, des fragments d’histoires saisies entre deux camions, deux bateaux ou deux pannes d’ascenseur. Comme dans un kaléidoscope, les personnages se figent un instant, surpris, épinglés par le plaisir ou le malentendu, pressés de poursuivre ou de fuir leurs fantasmes, puis le tableau se décompose et change. Autour du récit résonnent l’avant et l’après de ces vies entrevues, machine grinçante, la vie continue. « Parfois j’ai l’impression qu’une puissance maléfique nous guette. Elle nous observe quand on s’agite dans la boue. Elle a regardé le vieux griffer la tôle en crevant et ça l’a fait marrer. – C’est Dieu dont tu parles, glousse Pierrot. Il épluche son œuf et le sale. » |
Jean-Louis Ughetto, Indécis soit-il
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Une mine d’or à l’orée du désert. Afin d’extraire le précieux minerai on utilise du cyanure, qui empoisonne les marigots alentour. Pour l’instant, ce sont les zébus qui crèvent. Du côté d’Aden, une femme va mourir en accouchant de son seizième enfant. Plusieurs jours de chameau jusqu’à l’hôpital. Un homme malade, fuyant Paris où il devrait entreprendre un traitement, élit comme ultime refuge une plage du Mexique nommée Playa de los Muertos. D’autres lieux encore : le delta de l’Orénoque, une plantation d’oliviers en Provence… Onze récits violents ou tendres, traversés par des personnages féminins qui crèvent l’écran — Capé l’Indienne, Alice la compagne du narrateur… Onze histoires qui nous entraînent avec humour et crudité dans un univers cruel et plein de surprises. « Les jours d’harmattan c’est pire encore, cela devient viscéral, je déteste le Patron. Sa Mercedes surgit toujours à l’improviste. Elle franchit en klaxonnant les barbelés du poste de garde à l’entrée de la mine. Elle stoppe au milieu du parking désert des invités, soulevant le peu de poussière rougeâtre qui ne volait pas déjà. Alors il ouvre la portière et descend, un cigare à demi consumé entre ses dents blanchies au bicarbonate. » |
Ian Soliane, J’ai empaillé Michael Myers
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Il existe dans le Vermont, USA, quelques vieilles lois très étranges : il est illégal de nier l’existence de Dieu, il est illégal de siffler sous l’eau, les femmes ne peuvent porter de fausses dents sans autorisation écrite de leur mari. C’est dans cet État, à Burlington, que Michael Maurice Myers, ancien soldat, est chauffeur de taxi. Signes distinctifs, il est Indien, manchot et entouré d’une famille étonnante. C’est aussi le père jusque-là inconnu de l’auteur. Leur première rencontre se déroule sans effusion excessive : – Bonjour. J’espère que je ne vous réveille pas. – Non, si, en fait je me levais. – Désolé… voilà… c’est très étrange… Avez-vous fait votre service militaire en France ? – OH. JE SAIS QUI VOUS ÊTES. – Vous savez ? – Vous voulez entrer ? – Vous êtes sûr ? – Oui. |
Jean-Louis Ughetto, J’aide les taupes à traverser
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Au cœur de la plupart de ces nouvelles, qu’elles traitent de l’adolescence ou de la maturité, il y a les inventions du désir et ses multiples dérapages. Des personnages passent, hésitent, désorientés par la rudesse des rencontres et leur propre incapacité à décoder le regard d’autrui. Entre plaisir de la causticité et art de la concision, on retrouve les acteurs – sceptiques et crédules, cyniques et sentimentaux – de ces mini-drames, à jamais ancrés dans leurs contradictions. « –Tu m’écoutes ? Oui, bien sûr, il l’écoute. Sa voix est enrouée, un début d’angine, précise-t-elle. Une autre station. La fille s’impatiente. Elle prend l’initiative. Elle plaque ses lèvres aux siennes. Pétrifié, il ne pense qu’à ce début d’angine dont elle lui a parlé. Lorsque la rame décélère, elle se décolle et chuchote. – Je suis arrivée. À demain. Sa voix enrouée. La rame s’immobilise. Pardon, pardon. Elle joue des coudes et descend, l’abandonne, le visage en feu, au milieu des voyageurs. C’est court, trois stations, pour comprendre une femme. » |
Francis Bérezné, J’entre enfin
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« J’entre enfin »… en matière, en écriture, en transe ? Un jeune sans-abri, déconnecté, débarque sur une île de la banlieue parisienne pour y squatter une « petite maison jaune ». Sans repères de temps ni d’espace, travaillé par le doute et la peur, il subit de plein fouet les agressions du monde extérieur. Coupé de tout sur son île, retranché dans ce logis provisoire, il s’interroge et fantasme sur les agissements mystérieux d’un couple de voisins. Il reste malgré tout branché sur le monde à travers l’invention de sa survie quotidienne. Et quand il quittera son refuge, ce sera, peut-être, pour s’en sortir. « Au milieu du fleuve existe un territoire que la géographie et l’Histoire ignorent, où nous vivons, isolés, insoumis, marginaux, atteints de folie douce, nous agitant de mouvements incompréhensibles sous les yeux des gens du Continent. Une foule invisible, massée le long des berges, nous observe avec curiosité. Les avortons mal finis, presque humains que nous sommes, s’y déchirent âprement entre deux trêves, divergent infiniment de points de vue et de manières de vivre. » |
Xavier Gardette, Jour tranquille à Vézelay
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Vézelay, sous la lumière de juin. Dix personnages de la comédie humaine arpentent la colline éternelle en ses multiples chemins. Sous un ciel impavide, ils se rapprochent, se parlent, simplement se côtoient, peut-être même s’ignorent. Pour chacun cependant, une tranche de destin s’accomplira en cette journée caniculaire. Heures singulières, nourries d’émotions, d’occasions à saisir, de coups de théâtre et de songes. « Béni soit le coup de semonce assené par un rêve nocturne, rêve dont les images, étrangement, perduraient au réveil : trois d’un côté, trois de l’autre, flanquant celui du centre. Trois quoi ? Eh bien ! Paul ne s’en souvenait plus, mais la structure était prégnante et l’accompagnait dans le parfum du café matinal, trois d’un côté, trois de l’autre, le gros au centre. Il baptisa ce moment : l’appel de Vézelay. C’est alors qu’il avait accepté la proposition. C’est une constante dans la vie des humains : il ne se passe rien et puis, en quelques heures, les événements se précipitent, provoquent un embouteillage qui brouille le discernement. Voilà comment se prennent les décisions fatales. » |
Xavier Gardette, Jours envolés au jardin d’été
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C’est le début de l’été. Un jardinier de campagne se penche sur son jardin d’héritage. Trente jours durant, il vit en symbiose avec lui, tous ses sens en éveil, bercé par les couleurs, les sons et les odeurs, accompagnant de ses soins attentifs et d’interrogations quotidiennes les métamorphoses de cet îlot de verdure. « Approche du solstice. À bas bruit, par petites touches, la chenille du temps renouvelle le jardin. Les valérianes perdent leur pompon rose, se muent en goupillons à bouteilles. Les cerises à portée de main se font plus rares. Les boutons de dahlias annoncent maintenant la couleur, les pois de senteur s’épanouissent, “dont les fleurs ont des oreilles comme celles des petits lièvres”, disait la Sido de Colette. Les cloches des bignones se forment à l’extrémité des rameaux, les grappes bleues de la verveine se haussent. Il faut de nouveau tailler les pousses folles de la vigne. Les roses trémières ont éclos et le parfum du chèvrefeuille s’estompe lentement, envolé avec ses fleurs. » |
Philippe Bonzon, L’âge d’ombres
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Paris, de 1939 à 1946, est le lieu principal où se déroule ce récit d'une enfance. Le Champ-de-Mars, les jardins du Trocadéro, le lycée Janson de Sailly, les vacances à la campagne ont peu changé depuis cette époque lointaine. Et cependant, la différence est grande. La guerre colore toutes choses des couleurs sombres du sang versé, du chagrin et du deuil. La présence de la guerre intensifie chacune des émotions naturelles de cet âge d'ombres qui s'étend de la fin de la petite enfance jusqu'au début de l'adolescence. C'est l'accent mis sur ce creusement qui fait de ce récit autre chose qu'un simple livre de souvenirs. « Pour les enfants, la guerre en tant que telle somme toute n’existait pas, et chaque heure passée dans les couloirs humides et noirs de quelque cave voisine, loin de nous apeurer nous semblait distrayante, procurant à nos petites personnes des émotions si vivantes et si fortes que nous nous réjouissions à l’appel des “sirènes” alertant la population de la proximité probable d’un bombardement. Pour nous c’était l’annonce chargée de liberté et d’imprévu d’une promenade grisante en dehors du lycée. À l’enfance, la gravité du mal et du malheur profonds semble lointaine. » |
Marc-Alfred Pellerin, L’Alerce
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Aux confins boisés du Chili austral, aux prises avec un monde ténébreux et sauvage évoqué avec un réalisme saisissant, deux êtres s’engagent aveuglément pour une vie commune pleine de fureurs et de dangers. Leur histoire d’amour a la simplicité d’une tragédie ancienne. Prise en étau entre la nécessité et la loi de l’argent-roi établie sur l’exploitation des ressources primitives, leur destinée va devoir se frayer une solution déchirante. Une tronçonneuse comme instrument des ténèbres pour offrir une chance à la vie... un adjudant de carabiniers d’une droiture religieuse égaré dans un monde de prévarication... un pasteur évangélique fou à lier qui endoctrine de pauvres bucherons... des bouviers gauchistes et leurs bêtes intrépides... sont les comparses de ce polar lyrique campé dans un Chili intemporel fouetté par la pluie et le vent. « Grand-messe de puissance, de violence. Par une extrémité du bâtiment, béante à plein-vent, les grumes de bois boueuses, écorchées, se présentent en cortège, enchaînées, pendues à des portiques roulants. Le défilé fait pause quand chaque bille est à son tour déposée sur deux traverses aux pieds d’un homme. Seul parmi les présents à porter un casque argenté. Debout devant la grume dont le diamètre excède sa taille, l’homme en observe la coupe, marquée d’un signe rouge sang. […] Il doit savoir déterminer la qualité des grumes, leur fil. Comment, suivant l’angle de coupe, en tirer les poutres ou planches les plus belles, les plus longues, les plus résistantes. […] Le tourne-bille de Valenzual est le meilleur du canton, de la région sans doute. Un homme précieux, peut-être irremplaçable. » |
Alain Gillis, L’enfant grave
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Au seuil de leur treizième année deux enfants se confrontent à la vie. Ils sont engagés dans une enquête – une quête du sens. Ils se posent, en toute innocence, des questions philosophiques, métaphysiques. Le monde a-t-il des bords ? Pourquoi des langues différentes ? Être un autre, c’est comment ? Dieu, ça existe ? Un peu ? Et si on coupe un ver de terre en deux, a-t-on doublé sa vie ? La drôlerie de cette enquête, dépourvue d’infantilisme, vient de ce qu’on découvre, au fil des pages, toute son actualité dans nos vies d’adulte. Et que la philosophie ne fait jamais que revisiter nos tourments d’enfant. Un livre limpide sur ce passage où un enfant cesse de l’être. « Le mur du “non” s’était une nouvelle fois dressé. Depuis bien longtemps on connaissait son existence. On avait appris à départager le monde entier avec des « non ». Toute idée qui se présentait apportait oui ou apportait non. Déchirer les rideaux c’était non. Arracher les tulipes c’était non. Dire bonjour c’était oui. Le répéter plusieurs fois c’était non. […] Dire bonjour ou bonsoir à tous et à chacun c’était non. À la plupart des gens croisés, au hasard des rues, il fallait ne rien dire du tout. » |
Jean-Pierre Rochat, La clé des champs
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Au fil du temps, des saisons et des jours, Rochat nous embobine de mots qui sentent l’herbe fraîche ou les foins, mots qui ont la saveur d’un fendant frais. Ces textes d’un ton chantant évoquent le vent, la neige, les bêtes et les gens, ceux d’en-haut comme d’en-bas, les femmes et le désir né de leur invocation mythique ou fantasmée. « Le paysage, je me disais en me couvrant pour la nuit, le paysage est comme un bon lit dans lequel on se couche sur un matelas de calcaire et des draps en herbe des pâturages, nous qui avons eu la chance de parcourir le paysage des millions de fois en tracteur maintenant que les chevaux ne font plus que nous regarder. » |
Jean-François Saluzzo, La Gaude & ses artistes
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L’auteur invite à découvrir les artistes qui ont connu La Gaude. Pour la plupart, ils y vécurent de nombreuses années, parfaitement intégrés à la vie du village : Denys Amiel, la famille Barcaroli, Prisca Benoit, Pierre Bertrand, Émile Boniffacy, Albert et Michèle Brabo, Mario Brun, Franz Josef Bücher, Oliver N. Chaffee Jr., François Chassagnite, France Cristini, Ernest Curnier, Raymond Dreux, Joseph Fabbio, Marsden Hartley, Borge Knudsen, Andrew MacDonald, Jean Octobon, Minoru Okada, Marcel Pagnol, Christophe Rauck, Auguste Renoir, Ib Schmedes, La Seguiniere, Chaïm Soutine, Le So What, Edwin Ambrose Webster.
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Jacques Besse, La grande Pâque
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Paris 1960, du vendredi au lundi de Pâques. Jacques Besse, sans logis, le ventre vide, déambule de Montparnasse aux Buttes-Chaumont, d’Austerlitz à Sébastopol, passant et repassant par Singe-des-Prés, le cœur de la ville. Marcheur halluciné, insomniaque et fragile, il sillonne les rues et nous entraîne sur un rythme cassé, heurté. À la fois acteur et spectateur de ce parcours que « ses fiancées » viennent hanter, il est comme ivre de son texte à mesure qu’il le vit, sa faim nous tenaille, vraie faim d’amour et de reconnaissance. « J’entre à Singe-des-Prés comme un hareng défaille. Il y a péché dans les œufs si cette chaleur qui me prend le cœur est contredite. Je m’enfouis dans les rues au sud de la Seine. Quartier des Beaux-Arts. Pas un franc. J’ai affreusement soif et rien à foultre. J’y découvre au hasard un ancien ami, il est bourgeois mais bon artiste. « Bonjour. Tu n’aurais pas cent balles ? » Il a peur, ce salaud, mais me les lâche. J’ai cent francs et cherche voluptueusement un zinc. » |
Jean-Pierre Gandebeuf, La houle dix mille fois entre nuages et peau
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Insatiable conteur de la houle et du ressac, Jean-Pierre Gandebeuf contemple à pleines journées la lumière, «d’ailleurs, le jour voyage vite». Pour notre plaisir et pour le sien, il se fait chantre de tout ce qui anime les vastes étendues d’eau changeantes «J’attends que la mer devienne bleue et mince comme du papier Ce sera mon meilleur atelier pour chanter l’aube au printemps.» De Cassis à Porquerolles, de Tanger à Roscoff, son siège social c’est «le ventre des calanques où dorment les galets». Cet ancien journaliste du Dauphiné Libéré est devenu le griot du «peuple majestueux des amers». |
Francis Bérezné, La mémoire saisie d’un tu
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Deux courts récits, l’un dense, chahuté, violent, l’autre où l’on entrevoit peut-être la sortie du tunnel… Le choc des souvenirs de l’hôpital psychiatrique : images de lieux, de corps mutilés, de visages éteints, relayées par les mots. Après le « tu » qui seul permet au narrateur d’établir la distance nécessaire au travail de la mémoire, reviennent la parole ou le « je » et une pensée qui vagabonde. « La porte de la chambre est grande ouverte et tu regardes depuis le couloir ce corps nu un peu informe allongé sur le ventre bien au milieu du lit la tête et la nuque et les cheveux et les bras et les jambes comme les bras d’une chemise les jambes d’un pantalon soigneusement étalés avant de s’en habiller et ses fesses blanches informes au bas du dos la raie des fesses courte étroite bien dessinée et plantée au milieu la tige de verre du thermomètre comme une pointe sèche dans un encrier… » |
Jean-Pierre Rochat, La Nuit de la nouvelle
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Un jour d’été, un écrivain paysan du Jura bernois quitte sa montagne, ses terres et ses bêtes pour s’aventurer le temps d’une soirée et d’une nuit dans un autre monde à l’occasion d’une manifestation littéraire dans une station de villégiature des Alpes valaisannes. Là il arrive, avec sa barbe foisonnante, sa vigueur terrienne et son regard caustique, chargé d’une histoire dont il va, comme les autres auteurs invités, offrir au fil des heures quelques aperçus détonants. À la lueur d’une lune perplexe se confrontent entre la scène et le public des mondes totalement hétérogènes. La joute apparaît périlleuse. Chez lui, chèvres et vaches attendent son retour, narquoises, sceptiques quant au bien-fondé de l’entreprise. « Les acteurs de la Nuit de la nouvelle sont éphémères, comme les revenants ils craignent la lumière du jour, moi le paysan j’ai pas peur d’y mettre les pieds, tout en laissant une parcelle de mon cœur en la Nuit de Saint-Maur. » |
Hélène Garrel, La passée du matin
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Ils vont, ils viennent. Leurs vies, leurs amours se croisent, se frôlent, se rapprochent, se perdent. Voyages, échanges, amitiés, amours, ils semblent d’une disponibilité infinie. Parfois, de la terrasse de café où elle s’attarde, lit ou écrit, elle voit passer l’un d’eux. Ils sont intemporels. Paris leur appartient, même si aimantés ailleurs ils ne cessent de partir. Paris les attend, comme leurs pareils nomades et rêveurs d’entre les guerres du siècle dernier, comme ces jeunes flambeurs d’aujourd’hui debout sur les places publiques au petit matin. Dessins de Manon Giguere et photographies de Pascal Gonzalez |
Michel Vignard, La peau du chien
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Il y a le chien. C’est une chienne, mais le père dit le chien. « La niche le chien ». Peu doué pour les mots, le père, dans sa bouche, ils claquent comme des ordres. Pas le temps de parler, il se tue à la tâche et, quand la colère le prend, il sait mieux manier la laisse que le langage. Solitaire, « fort au calcul », autiste peut-être, l’enfant trouve refuge auprès des animaux, ses semblables. C’est ainsi qu’aux portes mêmes de sa maison, entre « campagne » et « colline », il crée pour lui seul un monde enchanté qu’il traverse, léger. Mais voilà qu’arrive un petit frère, et la violence du monde adulte gagne inéluctablement les enfants… « J’étais né, je n’étais pas né, je ne sais pas. Mais j’ai entendu toute l’histoire. Elle attendait ma naissance cette fable. Les coups, je les ai comptés. Mon frère me soufflait le nombre pour pas que j’oublie. Il répétait, tu es seul à savoir, le seul avec moi, et je répétais. 22 exactement. Il y en eut 22. Moi je dis pareil, 22 aussi. Je vois le sang sur la table. Le goût, je l’ai sur les lèvres. L’air était rouge, incroyablement. Cerise. Carmin. Écarlate. Vermeil. Cramoisi. » |
Jean-Pierre Rochat, La plage des pauvres
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Dans l’entre-deux-vies, celle d’avant pleine de risques et de rumeurs, celle d’après où il observe, et goûte « le parfum des réminiscences », Rochat livre les petits riens du quotidien, ces attrape-coeur du cours des jours notés quand tout dort alentour et que remontent impatiemment les mots chassés du jour. « L’aventure était une petite aventure de rien du tout. Petite vie, petites aventures. Au niveau du ressenti c’est pareil, vous êtes riche vous allez à New York en avion, vous êtes pauvre vous allez à Mümliswil à pied. À pied, les sens en éveil. Contemplatif, dépossédé, léger, heureux. Finalement on peut pas faire mieux. Petite faim deviendra grande. » |
Françoise Gérard, La revenante
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La « revenante» entreprend une odyssée de la mémoire sur les chemins de sa vie antérieure. Des images surgissent et s’interpellent. Un beffroi, un canal, la cour d’une maison, un lilas… Entre les lignes, la silhouette d’une ville du Nord se dessine peu à peu. La ville est peuplée de fantômes : le vieil homme et l’usine, le musicien privé de musique, l’ornithologue fou, les Beaujebeke… Et toi, qui essaies de revenir sur les rivages du passé, qui es-tu donc sinon l’ombre de toi-même à la poursuite de ton propre fantôme ?… « Une petite librairie nichée dans une ruelle portait le nom “Aux vraies richesses”. Peintes de la même couleur que la façade, les lettres de ciment n’ont pas été effacées au-dessus de l’ancienne devanture devenue une simple fenêtre de maison, elles se sont seulement enfoncées dans l’anonymat du mur. Impression que la ville voudrait sortir de l’anonymat, qu’il y aurait tout un livre à écrire. » |
Adam Biro, La toile aux vanités
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Le peintre et homme d’affaires Andor Berki remémore dans ce recueil de nouvelles avec sa modestie proverbiale les célébrités qu’il a rencontrées et qui l’ont marqué, façonné : Rembrandt, Vermeer, Monet, Atatürk, Charlot, Doris Day, le Membre ou Dieu. Au passage, il raconte comment il a amassé son immense fortune et l’usage qu’il en a fait. Et la fin du volume reprend l’étude sémio-linguistique du début : comment se rendre à Tours, à Romorantin ou dans le Vercors en dépit de l’obstruction de l’invisible préposée numérique assise dans le répondeur de la SNCF qui ne comprend pas les r tels qu’on les roule en Hongrie. « Une grande pièce, deux toiles. Sur le mur de droite, un autoportrait de Rembrandt. L’un des plus beaux. Rembrandt vieux. Il ne se faisait pas de cadeau. Bien au contraire. Regardez comme je suis vieux et laid. Mes yeux, tristes, pétillent d’intelligence. J’ai compris toute la misère du monde. D’ailleurs, j’y ai participé largement. Les femmes, l’argent, la renommée, la gloire. Notre place dans ce monde. J’ai compris tout cela, et malgré cette compréhension, je n’ai pas été à la hauteur, je n’ai pas été différent de vous. Que d’erreurs. Je n’ai pas pu, ou pas voulu, résister. Aux femmes, à l’argent. À l’attrait de la renommée. À la grossièreté de la réussite, à sa vulgarité. Même moi. […] – Assieds-toi, m’a dit Rembrandt. J’ai demandé la permission de prendre un fauteuil. En face de la peinture. En face du peintre. M. de Lesenseigne a discrètement quitté la pièce. J’ai ramassé mon courage au creux de mon estomac. – Vos Trois arbres… Maître… Tout y est. Moi aussi, j’aimerais, comme vous… L’art, votre technique, le travail des mains, des yeux et aussi du cœur, le savoir-faire, taille et contre-taille, le talent, et aussi le sujet, la vie des gens, le pêcheur, l’arrière-pays, et l’amour, les amants cachés dans le feuillage, le ciel au-dessus. Et l’Au-delà… […] Vous êtes le philosophe assis dans le noir sous l’escalier en colimaçon et vous êtes aussi le tout petit peintre devant l’énorme chevalet… Je ne sais pas comment vous dire… J’aimerais, oh j’aimerais tellement, moi aussi… Moi aussi, je suis un petit peintre devant l’immensité de l’art… Que dois-je faire ? ai-je demandé. – Ce que tu veux. Cela n’a pas d’importance. Seul le geste compte. Et le désir. Nous nous regardâmes longtemps, moi et Rembrandt van Rijn. Je luttais contre les larmes. Il me dit : – Andor, la réalité est décevante. Et la vie n’a aucun sens. Peins. » |
Jean-François Saluzzo, La vie sociale dans un petit village de Provence
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La Gaude, petit village provençal, fut créée lors de sa séparation avec Saint-Jeannet, en 1599. Entre 1860 et 1960, le village va connaître un profond changement démographique avec l’arrivée massive des immigrés italiens. Dès 1935, la moitié des habitants portait un nom d’origine transalpine. C’est cette double culture animant la vie sociale du village qui constitue le cœur de cet ouvrage. Une vie de paysan en quasi-autarcie, on vivait regroupé au village, tout le monde se connaissait, des personnages s’imposaient : joueurs de boules, de cartes, de mourra. Le moindre événement était commenté sur la place. Après la journée à la campagne, le soir lors du retour, le Cercle républicain, les bars, les placettes se remplissaient. Pour seule distraction, la séance de cinéma hebdomadaire. Une vie rude, associée à une grande solidarité, tous les évènements constituaient des liens sociaux forts. La vie agricole dans les années 1950 était centrée principalement sur la culture des fleurs coupées, œillets et roses. Cette vie se transforma brutalement avec l’arrivée d’IBM en 1962, les serres firent place aux villas, les jeunes abandonnèrent les activités agricoles. Une page était tournée, La Gaude allait devenir une ville résidentielle appartenant à la Métropole Nice Côte d’Azur.
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Francis Bérezné, La vie vagabonde
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Deux récits de déraison. Il se dit vagabond, marche le jour dans la ville et le soir dort dans un centre pour sans-logis. Son esprit est comme à ciel ouvert. Des bribes de souvenirs se mêlent confusément à ses pas, à ses repas, à son sommeil. Chaque jour, il se rend à la Bibliothèque Centrale, noter sous une dictée intérieure qui ressemble fort à des voix un flot de propos issus de « la maladie d‘être dehors », dont il souffre. Singe, lui, parcourt aussi la ville, et collectionne des feuilles mortes qu’il classe fébrilement dans un herbier dérisoire. À l’occasion d’événements politiques exceptionnels, son excitation croît avec l‘agitation générale puis la déborde. Singe perd la tête. « Franchissant le dernier repère qui l’attache au quartier : la bouche de métro qui affiche en lettres bleues “Place d’Orient”, il descend l’avenue d’Ourcq vers le fleuve à la vitesse de croisière qui ne le quittera plus jusqu’à la Bibliothèque Centrale, ouverte à tous. Un petit vent se lève qui fait tourbillonner de minuscules typhons de poussière, au ras du sol. Il les crosse du bout de ses vieilles chaussures, dispersant de fines particules qui scintillent dans la lumière. C’est l’affaire de quelques pas, et cela n’existe plus. Il aurait dû, pense-t-il, lui jurer fidélité, peut-être l’épouser… » |
Marie-Hélène Prouteau, La ville aux maisons qui penchent
Suites nantaises
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Nantes, la ville, sa forme ou le sentiment qu’elle en donne… Une citadine familière des lieux nous incite à glisser notre main sur ce tuffeau des murs, « Une tendresse nous vient pour cette pierre de fleuve dont est bâtie la ville », à capter dans Les Anneaux de Buren sa matière fluide, vents et remous de marée. Au fil de sa rêverie, la passante dérive, de « la Fabrique des sourds où l’on martelait les tôles de la dure nécessité » aux vestiges du passé négrier ou à la beauté du pont Éric Tabarly, « superbement libre comme la mer ». Dans ce décor vibrant de présences, instants de ville, impressions d’hier et d’aujourd’hui se mêlent. Un poème de Cocteau, un tableau du port par William Turner, un air de musicien des rues, une gravure de Rodolphe Bresdin, un air de Bashung dans une friche industrielle. Point n’est besoin d’être nantais pour entrer dans ce rêve d’une ville. « Dans cette géographie sensitive, déposée au plus profond, la première chose que l’on capte, c’est la douceur sensuelle du tuffeau. On a envie de l’effleurer d’une caresse furtive, cette pierre sans aspérités. Une tendresse nous vient pour cette pierre de fleuve dont est bâtie la ville. Sortie des calcaires marins, elle a sommeillé depuis des temps très lointains, tranquillement momifiée. On le sent : c’est le roman d’une ancienne mer. » |
Jean-Pierre Rochat, Le bouc
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Rochat notre ami doit quitter son phare du dessus du lac et descendre dans la vallée. C’est crève-cœur d’abandonner les bêtes, l’ombre des arbres, et la fée qui ne veut pas le quitter que fera-t-elle en ville parmi tant de regards indifférents ? Mais parfois, dit-il, les livres, lire vous rajeunit, mon livre vous sourit, je roulais mon sourire jusque derrière les oreilles.
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Ami Bouganim, Le charmeur de mouettes
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Il n’est venu de si loin, de la France d’exil, que pour enterrer sa mère à Mogador où, berbère, elle était née. Où, peut-être, elle l’avait engendré, lui, l’enfant sans père, le fils du vent, le bâtard. Avocat, spécialiste de droit international, il devrait très vite rentrer à Paris, y retrouver les farces dérisoires de la justice, mais dans le labyrinthe des ruelles serrées de Mogador, il s’enlise, s’englue jusqu’à devenir le disciple de Si Mohand, charmeur de mouettes et de goélands, qui arpente la casbah et nourrit les oiseaux. « J’étais sur le point de quitter Mogador, Si Mohand, sans l’avoir vraiment connue, quand je vous ai vu pour la première fois. Vous étiez sur le front de mer, en tenue de muezzin, vêtu de la longue tunique noire qui vous tombe aux chevilles. […] Vous brandissiez un bâton en poussant des cris. Un premier goéland s’est présenté, suivi d’une mouette, et en quelques minutes, vous étiez entouré d’oiseaux. Ils affluaient de toutes parts, répondant à vos appels. Il en était même pour se poser sur vos épaules, arrachant de vos mains les viscères de poissons que vous leur tendiez. » |
Nouvelle Donne, Le chien attaché au poteau électrique
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La nouvelle écrit court mais dit beaucoup. Car elle écrit aussi entre les lignes. Elle ne dit pas tout mais elle en dit assez pour engager le lecteur dans un monde, une histoire qu’il va devoir compléter. Nouvelle Donne, représentée ici par neuf auteurs animateurs de la revue en ligne, en a fait sa spécialité. Rêveuses, désabusées, poignantes, certaines violentes, d’autres loufoques, ces nouvelles entrouvrent une fenêtre sur des pans de vies que nous reconnaissons pour les avoir déjà croisés. Elles font « tilt » avec des moments fugitifs ou marquants qui résonnent quelque part dans l’histoire du lecteur. En les inscrivant il leur est fait justice. Les auteurs : Anne-Elisabeth Desicy Friedland, Corine Sylvia Congiu, Brigitte Niquet, Léo Lamarche, Sophie Germain, Dominique Perrut, Thomas Friedland, Jean-Michel Calvez, Nathalie Barrié. |
Jean-Louis Ughetto, Le chien U
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Des histoires a priori quotidiennes où soudain, entre deux mots, se glisse une dissonance. L’horizon bascule. L’anecdote grince un instant. Confrontés à l’ironie du sort, les personnages s’empêtrent dans leurs contradictions. De l’obéissance à la révolte, de l’ennui à la sensualité brutale, du fatalisme à l’humour noir et la déprime, ils esquivent pour mieux rebondir ou s’enlisent. « Epifanio m’accueille comme si j’étais son fils. Il me propose une bière. Je lui demande du café. Longtemps, je surveille la tasse avant d’y toucher. – Bois, me dit l’oncle, ça ira mieux. – Où sont les autres, j’interroge. Où est Capé ? D’un geste vague, il montre sur le fleuve les barges des mineurs. Les mineurs et la prostituée. Je trouve le café imbuvable. – C’est difficile de gagner sa vie quand on n’est pas dans la police, admet Epifanio. » |
Françoise Gérard, Le dernier mot d’elle
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Quelques mois dans la vie d’une petite fille dont l’univers mental et sentimental balance lentement, du cocon familial et protecteur de la maison où sa mère penchée sous la lampe de la cuisine confectionne une robe « fantaisie, sans excentricité », jusqu’à l’école où l’enfant découvre son nom, « BAILLEUL Annie », inscrit en violet sur un carton vert. Avant le terrain vague, frontière arbitraire entre ces deux mondes, il y a la chaude présence d’une mère qui fascine l’enfant, au-delà, l’apprentissage merveilleux des mots et de leur singulier pouvoir. « Qui étais-je vraiment ? Petite fille habitée de mauvais rêves et traversée de fantômes, trouée comme une passoire par tous les pores de sa peau… Perméable à toutes les érosions et dérisions… Décapée, dépitée, décapitée à chaque déluge, nettoyée et vidée de ses émotions primaires… Notre maison était creuse et moi comme elle car l’école était pleine. » |
Francis Bérezné, Le Dit du brut
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Francis Bérezné découvre l’Art des fous lors d’un voyage à Lausanne en 1966. Cinq ans plus tard il est pris lui-même dans la spirale de la folie pour de nombreuses années. De cette conjonction naissent des dessins que l’on aurait pu dire « bruts », et une réflexion sur cet Art qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui. Le récit se développe sur deux modes : l’évocation d’une période perturbée de la vie de l’auteur, l’expression d’une saine colère. « Il est question de Jean Dubuffet dans ce texte. Il n’est pas nommé, mais c’est peut-être, comme Saint-John Perse le dit du soleil, parce qu’il est présent parmi nous. Parce qu’il continue d’éclairer l’Art des fous et des marginaux, ayant imaginé de le nommer « Art brut ». […] On n’a pas cessé depuis de distinguer l’Art des fous et des marginaux du reste de la création. Cela ne faisant qu’empirer. Au point que l’Art brut s’instituant dans des musées avec ses spécialistes, la situation de l’art dans les hôpitaux n’a fait généralement que se dégrader, à quelques exceptions près. » |
, Le jet de l’éponge
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La force de Tony, sur le ring comme dans la vie, c’est son jeu de jambes. Épuisé, hors d’haleine, il file à toute allure, de petits larcins en KO répétés. Car il a charge d’âmes, et le sens des responsabilités. Sans lui, ses courses effrénées et son dialogue avec les morts, qui nourrirait la sainte famille et le reste de la tribu ? |
Françoise Gérard, Le joueur initial
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Le joueur est une joueuse, une petite fille rêveuse qui grandit dans les faubourgs de petites villes du Nord, où le retour de l’école le soir par des rues mal éclairées est un trajet périlleux. À travers les peurs et les jeux, et la marque indélébile d’un quotidien aride intensément évoqués, la simplicité des faits devient une épopée du bonheur familial. « D’un coup de raquette, je lançais la balle à l’autre bout du monde connu. J’apprenais à baliser mon territoire, à en explorer les limites. La petite balle en caoutchouc avait la fonction d’un émissaire, elle décrivait de la terre vers le ciel et du ciel vers la terre des orbes et des courbes qui m’expliquaient l’univers. » |
Sabine Raffy, Le tapis de mémoire
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Une femme passe au crible de sa mémoire l’étrange histoire familiale. Elle s’efforce de lever le voile de quelque faute originelle et secrète. Pourquoi son père est-il devenu cet homme craintif qui a gravé en elle la peur des Autres et ses terreurs diffuses ? Des salons persans aux réalités parisiennes, elle explore les mille et une traces chatoyantes ou inhibées du passé et découvre les termes de sa propre présence au plus près des joies complexes du langage. « Mon père, parfois, pour nous expliquer notre leçon d’histoire, prononçait pour nous tous ces noms fabuleux, et j’attendais, confite d’orgueil, que celui-là soit prononcé par lui, ces deux lettres nues qu’il modulait comme un cri lointain venu jusqu’à moi à travers vingt siècles et plus encore. Quelque chose dans la voyelle tremblait un peu, entre le « u » et le « ou », finissant chuchoté et vibrant, roulé comme un papyrus. Je l’aimais, le père de cette langue-là… » |
Adam Biro, Les ancêtres d’Ulysse
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Quand j’ai écrit ce livre, Ulysse, mon petit-fils à qui je m’adresse avait deux ans. Aujourd’hui il en a dix-sept. Si le monde a changé, le passé, celui de ma famille et celui de l’Europe Centrale, reste identique : douloureux, tragique. C’est ce passé-là que je voulais raconter dans ce livre, roman vrai oscillant entre dérision et émotion, désespoir optimiste et joie de vivre pleine de larmes, entre Est et Ouest, entre un monde disparu et un présent incertain. Mais Ulysse — et le lecteur — pourront deviner à travers les portraits des membres de ma famille qui ont vécu et souffert dans une Europe bouleversée puis détruite par deux guerres et écrasée par des dictatures, une enfance émerveillée… la mienne. — A. B. Nouvelle édition augmentée de l’ouvrage paru sous le même titre aux PUF en 2002. |
Danielle Auby, Les corbeaux volent sur le dos
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Au cœur d’une ville méridionale revisitée de mémoire, l’auteur propose un voyage dans le temps autour des thèmes identitaires majeurs : le travail, les différentes immigrations, la modernisation. Nostalgique et actuel, lyrique et combatif, ce récit intègre une histoire personnelle et une histoire urbaine exemplaire, celle de la ville de B., ville moyenne que l’on dit en déclin. Au fil de retours épisodiques, la narratrice, qui est partie, et son amie Madolaine, qui est restée, convoquent entre passé flamboyant et présent douteux – celui des repreneurs – les lieux et les personnages emblématiques de B. Un plaidoyer déchiré pour la survie d’une ville délaissée, de toutes les villes délaissées. « Une ville, des villes, ce sont de vrais phénix, Madolaine ! Une ville, des villes, ça meurt et ça renaît, deux fois, trois fois, cinq fois. Notre ville, par exemple, même si elle risque de mourir, ce n’est pas la première fois, il y en a eu d’autres, même des pires et elle s’en est toujours tirée ! Occupée, meurtrie, mais aussitôt relevée elle recommence à vivre. Pour se sauver, elle se fait petite, sacrifie ses bords, redessine son cœur et tout autour dresse un mur. De ville ouverte elle devient ville forte. Jusqu’à ce que le mur s’effondre sous les coups de nouveaux ennemis. Et cette fois, quelle parade ? Elle fait la morte avant que n’entrent ceux qui viennent pour la tuer. Elle est sauvée. Il y a des villes aujourd’hui qui ne trouvent que ça : faire les mortes. C’est très risqué, évidemment. » |
Jean-Pierre Rochat, Les mots comme des lapins lâchés dans la nature
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Préface de Claude Harmelle À l’issue d’« un topo de 50 ans d’histoire agricole », cet ex-paysan qui écrit tout le temps maintenant qu’il l’a, le temps, adresse à son lecteur le journal de bord de son avancée tâtonnante dans sa nouvelle vie. « …et je devins de plus en plus urbain, les différences s’estompant et le paysan se serrant dans la peau d’un citadin vieillissant. » Tandis que des fragments d’un passé vivace s’imposent et virevoltent au long de ses journées présentes, la vie lui réserve encore une surprise de taille. « J’admire aussi chez vous l’aisance avec laquelle vous êtes passé des bergères des estives aux bergères des mots, des textes, des conférences, des lectures, des concerts, celles qui vous éditent, vous ménagent des rencontres, élargissent votre public, vos horizons. Oui les mots, pour courir de par le monde ont besoin aussi de bergères. » (Extrait de la préface de C. H.) |
De Truong Quang, Les petits-bourgeois
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Il s’appelle Nam, Dan, Xuân ou Phuc. Adolescent puis adulte, de nouvelles en contes il est balloté du Nord au Sud d’un pays en guerre sur près de quatre décennies. Militant, maquisard, simple exécutant ou responsable, il connaîtra les purges, les opprobres, les distinctions, les changements d’orientation idéologiques aux conséquences parfois tragiques. Sa foi en l’humanité et sa fidélité à ses premiers amours en font un être fragile, anachronique et émouvant dans une histoire pleine de bruit et de fureur.
« On n’y peut rien, dit Phuc avec un soupir, une fois que la roue de l’histoire tourne, elle écrase tout ce qui se trouve sur son chemin, même des choses très positives. Rien ne peut l’arrêter ni la faire changer de destination. » |
Jean-Pierre Gandebeuf, Les rêves de bleu doivent être rangés dans un classeur à part
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Certes, Gandebeuf doit être rangé dans un classeur à part. Entre Laforgue et Prévert, entre Complaintes et Paroles… Du côté de Queneau. Les rêves de Gandebeuf ont de multiples facettes. Ils sont cocasses ou (et) tendres, co(s)miques et (ou) quotidiens, désespérés ou apaisés. «…par vingt degrés/de lassitude sud/là où/la sciure du mot/ par une délicate attention/exprime son édifiante misère. » |
Christian Astolfi, Les tambours de pierre
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Les tambours pour la résonance et la pierre pour les murs du silence et de l’oubli. Un homme revient, après une longue absence, dans une ville portuaire du Sud. Trois destins que le temps a dispersés, trois protagonistes d’une histoire ancrée dans ce lieu, se croisent autour des « Titans », lourdes grues immobiles dans le chantier naval désaffecté. Un vieux boxeur dont la mémoire s’est effondrée, le photographe du chantier atteint par la maladie de l’amiante, et le narrateur, fils d’un des anciens ouvriers, qui entreprend une étrange enquête dont l’enjeu est la restauration de leur mémoire commune. – La fibre, mon pauvre. – L’amiante ? – Une vraie saloperie qui vous rentre et vous éclate dans les poumons comme une grenade. Et ceux-là, je vous garantis, ils en ont bouffé. Tous les jours pendant des années. C’étaient eux qui changeaient les matelas autour des gros collecteurs de vapeur. Ils mangeaient avec. Ils buvaient avec. Ils fumaient avec. À chaque carénage, c’était carnaval ; la fibre volait comme du confetti. […] Tout à coup j’ai pensé à leurs femmes. Ce goût âpre qu’elles devaient sentir le soir en embrassant leurs bouches, le fiel de cette pourriture qui dévorait leurs hommes peu à peu. |
Adam Biro, Loin d’où revisité
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Budapest, New York, Genève… Au fil des textes, d’un lieu, d’une date à l’autre, apparaît un personnage inlassable, à la fois optimiste et désabusé, tantôt acteur, tantôt témoin d’un quotidien émouvant, tragique, dérisoire. « Tous les ministres de l’intérieur devraient, obligatoirement et de par la loi, faire un stage de réfugié (politique, économique, ethnique, religieux, peu importe) sans argent et sans papiers, mais surtout sans papiers, ou alors avec des papiers maladroitement falsifiés, dans un pays étranger avant de prendre possession de leur portefeuille, de leur fauteuil, de leur chaise roulante, de leur chaise à bascule, de leur chaise à porteurs, de leur chaise percée, de leur chaise électrique, de leur Père-Lachaise, de leurs sbires, de leurs prérogatives, prébendes, avantages en nature et contre nature, du pouvoir ! oh, du pouvoir ! Ce stage coercitif et parfaitement antidémocratique pourrait aussi être imposé aux policiers, en tenue, en civil et entre les deux. » |
Sarah Bouyain, Métisse façon
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À Bobo Dioulasso – Burkina Faso –, une femme regarde croître le tas d’ordures devant sa porte, une autre balaie sans fin la poussière des rues… Ces vieilles dames africaines au teint trop clair sont des métisses, des orphelines essaimées par la colonisation. Au fil des récits, un incident mineur, une rencontre, ravivent chez elles la douleur sourde avec laquelle elles ont toujours vécu : la négation de leur identité. En écho, de plus jeunes femmes et des fillettes enjambent la mer et se croisent. Au supermarché de Guignicourt, la petite Salimata, fraîchement débarquée du Burkina, tente de se rendre invisible aux Blancs. À Tounouma, quartier de Bobo, Rachel, venue de France à la recherche de son père, devient sans le savoir la « fille-africaine minute ». « Ce n’était pas une enfant bien élevée, car elle traversa la cour sans saluer personne, pas même Jeanne, à qui elle réclama abruptement de l’eau. La vieille femme lui reprocha ses manières mais alla quand même lui remplir une calebasse au robinet. Quand la fille eut fini de boire, elle resta plantée là, laissant brusquement tomber le pagne noué qui lui servait de balluchon. Le paquet chuta sur le sol, manquant d’écraser un poussin qui s’enfuit en pépiant. – Mes parents m’ont chassée, dit-elle. Parce que j’ai piqué la grossesse avec un touriste. » |
Jean-Pierre Rochat, Mon livre de chevet empoisonné
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Chansons d’amour, hymnes à la joie, paroles de dérision face à la vie, à la mort, parcourent ces textes écrits avant que le coq chante. Les femmes, les bêtes, Dieu, font partie de ce voyage lyrique et désabusé. Après les précédents livres de Rochat, ce Livre de chevet reprend, mine de rien, une parole aussi caustique, et juste un peu plus grave. «…Un amour platonique, le mot est revenu avec le premier étage, plat et tonique, plat du corps et tonique de la tête. Une giclée de son parfum puis elle s’en va. Elle est là dans ce que tu gardes, ses fleurs bleues, son jus d’orange pendant que tu pressais ses citrons frais. J’avais un endroit poétique, situé dans sa petite ville à l’heure de la canicule. L’endroit était tellement érotique que le platonique avait mal aux dents. » |
Mireille Abramovici, Ne tirez pas !
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Fous d’amour, Mike et Nina pensent pouvoir échapper à l’Histoire, au poids de cet héritage qui leur colle à la peau. Jeune Allemand, fils de Nazi, Mike fuit la demeure maternelle loin devant lui, « là où le nom de Franz Reinhardt ne dira rien à personne. » Journaliste à Libé, gauchiste, fille de déportée, Nina refuse son étiquette de Juive de service, « Nina la juive. Nina Kiakowsky, le nom de mon père, un nom d’Israélite, voilà c’est dit. » Un amour des années 1970 sous le vent de la révolte, dans le Nord de l’Allemagne, sur les plages désertes de Wijk aan Zee, à Lisbonne, à Paris. Nina, la Shoah-girl, et Mike, le fils de Nazi, se cherchent et se perdent, lui, fuyant la honte, elle, voulant savoir enfin qui elle est, voulant pardonner, mettre la douleur de côté. « Entre elle et moi s’est engouffré le vent de la guerre. Moi, jeune Allemand, enfin pas si jeune que ça, me voilà de nouveau au pied du mur, Die Berliner Mauer. Demain, ce sera le marathon, j’aurai 78 ans. Depuis la chute du mur, le marathon réveille le bon peuple d’Allemagne. Moi, je marche, je sifflote The Wall, ma vieille mélodie. Sur son vélo, une jeune fille me dévisage, je n’arrive pas à fixer son regard. Sans cesse, je pense à Nina. J’imagine qu’elle va réapparaître, qu’elle va venir vers moi. Il m’a même semblé un instant que c’était elle, cette femme sur le vélo, cette femme qui passait. Dans mes songes, elle va comme un fantôme, vient à ma rencontre, un sourire, une caresse, un baiser. Sans un mot, elle repart si vite, si loin. Le rêve s’évanouit. Dans mon sac à souvenirs, tout est neuf, le temps se dissout, je reste le jeune homme de Recklinghausen, le bon, le mauvais de ma vie, je n’ai rien oublié. Porte de Brandebourg, ce qui reste du mur de la honte est couvert de graffitis. J’aurais voulu écrire à la craie : chérie, sois tranquille, l’Allemagne sera jugée, je te le promets. » |
, Notre veau de la rue Lepic
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Rue Lepic, le coiffeur est en deuil. Entre fable et rêve, absurde et divin, métamorphose et désespoir, une explosion de religiosité collective. Maman vient de mourir dans sa cuisine, agenouillée devant la tête de veau qu’elle faisait blanchir pour le dîner. Je suis seul, dans sa chambre, en train de regarder la télévision et j’ai faim. Je ferais mieux de partir, d’aller dîner au restaurant, mais quelque chose me dit de ne pas la laisser seule avec l’animal, car de ma vie je crois n’avoir rencontré sur terre une tête de veau aussi bizarre. |
Augusta Amiel-Lapeyre, Pensées sauvages
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Nous sommes dans un petit village de l’Aude, au tournant du XIXe et du XXe siècle. Discrètement, au crayon dans de tout petits carnets qui pouvaient être considérés comme concernant les tracas du ménage ou des listes d’emplettes, Augusta a 30 ans durant noté tout ce qui, bousculant son existence retirée, s’imposait à elle comme des clés de lecture de sa vie quotidienne. Ce faisant, elle a sensiblement débordé la pensée unique de son milieu, de son temps, de sa condition. « Il y a dans ce petit livre, tout chargé qu’il est de pensée grave, de l’esprit, du sourire, presque de l’enjouement. On y rencontre aussi beaucoup d’observation triste, poignante même. […] Ce sont des puits de vérité qui s’ouvrent devant nous presque à chaque phrase. » — Extrait de la préface de Gabriel Aubray, premier recueil, 1912 « Les avares se croient généreux quand ils ont failli être justes. » « Un esprit faux, quel son terrible il rend parfois aux oreilles du cœur. » « Les clairvoyants ont pour ennemis naturels les imbéciles. » « Qu’est la terre ? Un vaste jardin dans lequel, de distance en distance, une main divine a écrit ces mots : Ne dévastez rien, ne stationnez pas, traversez. » |
Hervé Bougel, Petites fadaises à la fenêtre
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De sa fenêtre une sentinelle insomniaque, poète sans le dire, guette la rue. Sa rue. Chaque jour, au rythme des quatre saisons, il délivre ce qu’il nomme « fadaises », un dire-bref, quelques lignes, peu de mots, à propos des tramways qui ferraillent, des commerces, des passantes, des fenêtres éclairées, des voisins qui observent à leur tour… Un théâtre animé, changeant au gré des coups de vent, des feuilles mortes, de la neige et des nuages fuyants. Un trait âpre et juste qui embellit ou surprend et fait rêver. 17 juillet L’Austin noire garée tous les soirs sous la fenêtre appartient, je le sais à présent, à une dame aux cheveux orange, coiffée d’une crête. Ses talons claquent du bec. 15 octobre La neige, cette nuit, a approché Belledonne, vague immature, échouée sur la rondeur des collines. 26 décembre L’on entend hurler les tôles du froid. Accrochées par des pinces grises aux gouttières, elles tiennent, meurtries. |
Pierre Amiel, Retour à la ruche
Comment réussir en apiculture ?
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Consignant ses observations sur une vingtaine d’années entre les deux guerres, l’auteur (1887-1983) empli d’attention et de bienveillance cultive ses ruches avec amour « aux abords de la Montagne Noire, dans l’Aude », tant pour le miel qu’elles lui donnent que pour la connaissance du sujet qu’il en rapporte, et le plaisir de nous le faire partager. Une bonne dose d'anthropomorphisme fait du récit un délicieux mélange de sagesse paysanne et d’observation érudite. « Pour ausculter la ruche, je l’ai déjà dit, on s’agenouille et l’on écoute tour à tour sur trois faces en négligeant le côté avant de la ruche. On peut ausculter également en appliquant l’oreille sur le plafond. Vous devez entendre un léger bruissement, une rumeur sourde et régulière, d’une tonalité plutôt grave. Plus elle est prononcée, plus la population est dense. Lorsque la rumeur est courte, irrégulière, l’indice n’est pas satisfaisant. Vous percevrez surtout ce bruissement du côté occupé par le groupe de l’essaim, qui adopte généralement le côté le plus touché par le soleil. Pendant la belle saison vous pourrez accentuer le bruissement en tapotant légèrement avec deux doigts. En saison froide abstenez-vous-en, ou agissez légèrement, pour éviter l’émoi et la désagrégation du groupe. Nous savons bien que, durant la période qui va du printemps à l’automne, il ne faut pas reculer devant des visites nombreuses, mais on ne doit pas les multiplier sans utilité. Mon nouveau procédé d’auscultation réside dans l’emploi du stéthoscope, qui amplifie le son, mais il faudrait le perfectionner et augmenter la surface du pavillon écouteur. Écoutez vos abeilles ! » |
Charles Maj, Shérifs de la communale
Chepsèlè der Hoïzenschlepper
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À partir de mai 1942, des gamins de l’école Saint-Marcel, à Paris, arrivent en classe avec, cousue sur la poitrine, une étoile jaune : ils vont s’appeler eux-mêmes les « shérifs de la communale ». Cheps est l’un d’eux. Titi parisien arraché à son quartier après la rafle du Vel’ d’Hiv’, à laquelle il échappe grâce à une voisine, il découvre la France profonde des campagnes, où il reste caché jusqu’à la fin de ces « temps déraisonnables ». Plein d’émotion, mais sans pathos, mêlant rage et dérision, ce récit d’une initiation accélérée par la violence de l’Histoire fait partager au lecteur le regard d’un Cheps tour à tour bouleversé, furieux, ébloui, enthousiaste, terrifié… ou ironique. Toujours aux aguets, notant mille détails, le gamin narre ses mésaventures avec lucidité, mais peut déployer une imagination qui le plonge dans l’effroi ou nourrit ses espoirs. Toute sa vie, Cheps restera hanté par la peur, où il puisera cependant un amour fou de la vie. Un fil ténu le conduira vers l’avenir : l’amour du dessin. Mais c’est là une autre histoire… |
Jean-Pierre Rochat, Sous les draps du lac
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Jean-Pierre Rochat écrit comme il respire, à pleins poumons, en haut de sa montagne à la belle herbe grasse, dans la partie francophone du canton de Berne. Au petit matin brumeux, alors que persiste la mémoire des rêves, il note ses incursions dans l’étrange, puis sort soigner ses bêtes. Les messages qu’il nous adresse sentent la chèvre, le cheval ou le sapin. Ce sont « les mini-romans de sa vie ». De courts récits, tour à tour narquois, lucides ou graves, par lesquels il nous insuffle sa folie, son appétit d’amour et Omega sa poignante reconnaissance de la mort. Les fêlures insoupçonnées d’un éleveur de chevaux nous « montent au cerveau en finesse ». « La première fois que je vous ai vue, un printemps, je me souviens, un jour de printemps ensoleillé, j’étais dans le parc, sous l’eau, j’étais encore sous l’eau, je jouais avec la neige de pétales de cerisiers, mon amour, tu as soufflé ton odeur dans le tuba, c’était divin, la vie revenait sur la terre. » |
Adam Biro, Karin Biro-Thierbach, Toi et moi je t’accompagne
Entre Königsberg et Kaliningrad, nous cherchons de l’ambre et des racines
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À la recherche d’un passé perdu, le temps d’un voyage, Adam Biro et sa femme Karin tiennent un journal à deux voix, tête-bêche. Lui écrit en français, elle en allemand, sa langue maternelle, dont le texte est traduit. Ils nous content une plongée dans l’histoire édifiante de Koenigsberg devenue l’enclave russe de Kaliningrad. De la colonisation germanique à l’occupation soviétique, cette ville fut et reste marquée par la haine. Pogroms, exécutions sommaires, déportations massives s’y sont succédé jusqu’à l’éradication totale du passé. Les commentaires de photos que nous ne voyons jamais décrivent des champs de ruines au milieu desquels ont repoussé des barres d’immeubles staliniennes désormais déglinguées, trouées, rafistolées… « Tu n’as rien vu à Kaliningrad », comme à Hiroshima : parce qu’il n’y a plus rien à voir. Dans le cours de son récit s’imposent à Karin les liens inconscients unissant le judaïsme de son mari, son histoire individuelle et l’Histoire collective du XXe siècle. |
Michel Marx, Trois cailloux à Buenos Aires
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Après cinquante ans d’insomnies peuplées de disparus, un père juif va mourir. Disparaître à son tour. Héritier de ses angoisses, Joël, son fils, choisit une analyste aux options catégoriques qui l’envoie à Buenos Aires se mêler d’une autre disparition, celle du père argentin de Silvana, sa compagne, avalé par les années de la dictature. Il part, seul. Au fil d’une enquête quasi policière se découvrent simultanément le narrateur, le personnage qu’il poursuit, et les témoins qu’il rencontre dans la ville foisonnante. Peut-on prendre en charge les failles identitaires de la personne avec qui l’on vit ? Endosser une filiation par procuration ? Même avec humour, ce n’est pas sans risque. « Je regarde par la baie vitrée le ciel plombé de nuages noirs, bas, tombant sur le Rio de la Plata qui nous sépare de l’Uruguay mais ressemble d’ici à une lagune, et dans lequel les corps des victimes ont été jetés, il y a vingt-cinq ans. On y aperçoit quelques pêcheurs, tracés fragiles dans ce paysage désolé. Des avions passent au ras des bâtiments. Un son assourdissant et inquiétant qui fait gronder les fondations. Diego me dit qu’un jour un de ces avions heurtera la Faculté, et ce sera la fin pour lui et ces utopistes. Il me conseille de m’allonger dans le grand fauteuil, […] qu’en Argentine personne ne s’étonne de voir quelqu’un endormi dans un bureau pendant que le directeur reçoit. Il ajoute que l’avion ne tombera pas ce jour-là. Convaincu, je m’allonge et je rêve. » |
Ami Bouganim, Un bâtard en Terre promise
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Comme tant d’autres de la diaspora juive marocaine dans les années 60, le narrateur, bâtard judéo-berbère, et sa mère quittent les terrasses heureuses de Casablanca pour rejoindre la Terre promise d’Israël. Du mellah, de la casbah et du quartier colonial français, de cette diversité culturelle il ne leur reste rien. C’est le désert qui les accueille. L’apprentissage est rude, ascèse militaire pour se défaire du passé et rejoindre l’idéal communautaire du kibboutz. Mais pour lui, sa mère est sa seule patrie, son seul lien avec le monde, pour elle il est son seul devenir. Lorsqu’elle meurt il l’embaume. Le récit passionnel de cette inadaptation est une sourde charge contre l’administration israélienne, contre ses dirigeants politiques, religieux et militaires, contre l’éthique nationale expansionniste. Mais faut-il prendre un roman à la lettre ? |
Jean-Louis Ughetto, Un impérieux désir de fuir
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Les rives de l’Orénoque à la saison des pluies, une fondrière en travers d’une piste africaine, un wagon de TGV stoppé en rase campagne… À la fois décors et pièges. Dix récits narquois, voire cyniques, nourris de petits riens qui dégénèrent, d’indices annonciateurs de catastrophes frôlées ou accomplies. Une morale s’esquisse, équivoque, entre ce qui aurait pu être et ce qui a été. « Il pense qu’il n’a jamais séduit une femme à jeun. Ou plus exactement, qu’à jeun, il n’a jamais séduit une femme. Parce que lui, ivre, a séduit des femmes à jeun. Donc responsables de leurs actes. Qui l’ont aimé comme il était. Ivre. C’est réconfortant. D’ailleurs, il a également séduit des femmes ivres. Pour un peu, il s’assoupirait. Il baille. » |
Lahoucine Karim, Un rêve plus grand que son âge
Un extrait du livre L'auteur Extraits de presse |
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Au fond des ruelles de villes marocaines, ou dans leurs faubourgs écrasés de ce soleil qui n’efface pas les misères mais les fige dans un éblouissement, des enfants naissent et meurent, certains s’échappent. Les vieux peuvent encore rêver de leur lutte émancipatrice contre le colonialisme mais pour les jeunes, seul le zodiac en direction de Malaga et le travail dans les serres du sud de l’Espagne semble une perspective radieuse. Encore faut-il survivre à la traversée. – Personne ne peut me dire où se trouve notre cher pays le Maroc ! Un silence de sourds-muets régna dans la classe. Soudain, un élève leva le doigt, les autres se tournèrent vers lui : miracle, quelqu’un allait leur montrer où se trouvait leur pays ! Le maître sourit : – Vas-y Hassan ! Tu as la parole ! – Notre pays se trouve… se trouve près de l’Espagne et non loin de l’Italie. Le cours de géographie se terminait. Les élèves étaient contents d’avoir appris la position de leur pays. Ainsi ils pouvaient le dire à leurs parents et à leurs petits frères. Wahid, ce soir-là, le dit à son père analphabète, puis il sortit le dire à ses amis : le Maroc se situait tout près de l’Espagne et non loin de l’Italie. |
Jean-Pierre Renault, Une enfance abandonnée, Jean Genet à Alligny-en-Morvan
Un extrait du livre L'auteur Extraits de presse |
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Un éclairage oblique, rasant, porté sur l’enfant Genet, gosse de l’Assistance, « petit Paris » placé chez des villageois d’Alligny-en-Morvan. L’auteur traque l’ombre du poète dans la vieille bâtisse où celui-ci passa son enfance. Dans les herbes des prairies qu’il foule à son. tour, il en révèle l’empreinte. Il réveille les souvenirs des vieux du village et raconte non seulement l’enfant, mais le vieil homme revenu, brièvement, peu avant sa mort. « Le temps est âpre. Dans le matin gelé tu peux tenir debout sur une branche noire de genêt gelé. Ici la vie t’endurcit, petit. Tu seras dur comme le granit rose et gris, insensible et cynique comme le froid d’hiver, triste comme les ciels gris de neige, sombre genêt gelé. Tu as aussi le sourire étoilé de l’éclatante fleur jaune du genêt au printemps. Genêt gris, genêt jaune. Tu redescends pour la dernière fois, cette saison, la vache barrée à l’étable. Tu quittes la nature. Seule compagne. » |
Milena Hirsch, Voyageurs éblouis
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Soleils ardents, cités lointaines, cafés, chambres d’hôtels… Des amants séparés s’écrivent d’un bout à l’autre du monde. Afin de mieux s’attendre ou se rejoindre un jour, ils décrivent la passion qui les unit comme l’un des lieux qu’ils traversent. Un otage, emmuré dans une cave, au contact d’un fruit écrasé, à l’odeur acidulée, découvre soudain qu’il fait encore partie du monde des vivants Des voyageurs, hommes ou femmes, se croisent, s’éblouissent un instant à la lumière de l’autre, évitent ou non de s’y brûler… « Elle se retire de la terrasse. En fermant les yeux comme un chat, il sent combien il adore la vie d’hôtel, combien tous ces hôtels où il a vécu un temps plus ou moins court incarnent pour lui autant de centres du monde. Il fait alors le vœu que ce cœur-là ne s’arrête jamais de battre. Ce cœur commun aux voyageurs, aux hommes et aux femmes ardents ou détachés, au travail, perdus, amoureux, inaptes à tout ou magnifiquement accomplis… » |